L’adressage est une infrastructure cruciale pour que la population puisse recevoir les services essentiels. L’Uruguay investit dans son système d’adressage pour stimuler le développement socioéconomique des personnes vivant dans des habitations informelles.
Une Uruguayenne, Mary, n’a pas d’adresse. Pour indiquer où elle habite, elle dit de chercher la maison avec trois pins.
«Si un jour ils les coupent, je ne sais pas comment je ferai», a-t-elle déclaré dans un article sur le projet «Numérotez votre quartier» en 2011, qui vise à donner une adresse à un plus grand nombre de personnes dans les zones suburbaines et pour lequel la poste uruguayenne est entrée en partenariat avec l’organisation non gouvernementale Programa Cardijn.
Plus de dix ans après, la poste cherche encore des moyens d’améliorer le système d’adressage du pays pour plus d’habitations et d’entreprises. Elle promeut maintenant un système national d’adresses et forme d’autres participants à cet effort.
«Les adresses font partie de l’infrastructure matérielle d’un pays, a déclaré Gustavo Miraballes, responsable de l’Unité géomatique de la poste uruguayenne, la division chargée de la gestion de la base de données d’adresses de la poste. Les adresses facilitent l’accès à différents services, tels que la communication et la logistique, mais elles permettent aussi de localiser rapidement une maison affectée par un accident pour y envoyer rapidement les pompiers, une ambulance ou la police.»
Des centaines de milliers de résidents du pays sud-américain vivent dans des logements sans adresse, notamment les occupants d’habitations informelles, mais aussi les habitants d’autres zones rurales ou urbaines.
La poste utilise l’infrastructure de données spatiales du pays, appelée IDEuy, qui gère la base de données d’adresses du pays, pour améliorer et promouvoir un système unique d’adressage qui permettra de gagner en efficacité et de rendre un plus grand nombre de services aux résidents.
La poste uruguayenne investit plus de 100 000 USD par an pour améliorer son système d’adressage actuel, qui était la base de données d’origine du pays. Ces efforts comprennent la mise à niveau des technologies et des algorithmes qui interprètent les adresses de manière à alimenter sans accrocs la base de données d’adresses nationale à présent gérée par le système IDEuy.
La poste soutiendra également d’autres organisations, telles que des mairies de villages, qui sont chargées de nommer des itinéraires de transit et d’assigner des numéros aux propriétés qui s’y trouvent sans nécessairement disposer du savoir-faire adéquat.
Il en résultera un système d’adressage unifié permettant l’échange d’informations avec la base de données nationale dans IDEuy. Cela comprend la préparation de l’intégration des adresses vérifiées qui précédera le recensement de 2023. La poste encouragera aussi d’autres acteurs à participer au maintien de la base de données, a expliqué M. Miraballes.
Ces efforts vont dans le sens des Objectifs de développement durable des Nations Unies 1 (Pas de pauvreté) et 11 (Villes et communautés durables).
«Les adresses favorisent l’accès aux politiques de protection sociale et aux services publics et stimulent le développement local en facilitant la génération de revenus au sein des ménages», a ajouté M. Miraballes. Avec des adresses, les résidents peuvent proposer des services et mener des activités commerciales plus facilement depuis chez eux.
Les adresses permettent également une meilleure intégration au sein des villes et des habitations informelles, ce qui améliore l’inclusion, a-t-il conclu.
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