Cet article couvre le Forum des leaders mondiaux de l’UPU et l’exposition Parcel+Post Expo 2020, qui, pour la première fois, ont eu lieu de façon virtuelle.
Confrontées à la numérisation, à la concurrence, à l’évolution des demandes des consommateurs et à la pandémie globale actuelle, les postes du monde entier continuent de redéfinir leurs opérations, ont déclaré les intervenants du Forum des leaders mondiaux de l’UPU, qui s’est tenu le premier jour de l’exposition Parcel+Post Expo 2020 d’UKi Media.
Les chefs de file du secteur postal à travers le monde se sont retrouvés cette semaine pour l’unique exposition de l’année organisée par le biais de sessions vidéo du 12 au 15 octobre 2020.
Si les organisations postales sont confrontées à de nombreuses difficultés, notamment la tendance de longue date de la diminution des volumes de la poste aux lettres, Bishar A. Hussein, Directeur général du Bureau international de l’UPU, a déclaré le 12 octobre 2020 que ces organisations sortaient gagnantes durant la pandémie grâce à la croissance du commerce électronique.
«Nous avons besoin d’innovation, d’innovation et encore d’innovation pour être en mesure de répondre aux attentes de notre société», a déclaré Bishar A. Hussein.
«Je pense que les organisations postales ont toujours su s’adapter aux situations rencontrées, a expliqué M. Hussein. Les mêmes technologies qui nous inquiétaient au début nous ont finalement aidés à favoriser la croissance d’autres segments de notre activité, notamment les paquets et les colis.»
Dans le cadre de plus d’une douzaine de réunions, les postes se réunissent néanmoins cette semaine pour discuter des questions urgentes auxquelles elles sont confrontées. Ces questions concernent la concurrence, les attentes de la clientèle ou encore les répercussions environnementales liées à l’augmentation du volume des paquets.
«Nous avons besoin d’innovation, d’innovation et encore d’innovation pour être en mesure de répondre aux attentes de notre société», a déclaré M. Hussein.
Le Directeur général du Bureau international de l’UPU a aussi évoqué les grandes priorités de l’institution spécialisée des Nations Unies pour le reste de l’année 2020. Ces priorités intègrent notamment la réforme des contributions des membres à l’Union. M. Hussein a fait remarquer qu’une proposition majeure avait été faite pour déterminer le futur modèle pouvant garantir la viabilité de l’Union. Après des décennies de discussions sur le sujet, l’Union s’apprête à s’ouvrir aux autres acteurs, y compris aux fournisseurs liés au commerce électronique. «L’avenir de l’Union repose sur le commerce électronique», a poursuivi M. Hussein.
En pleine pandémie de COVID-19, les postes ont été obligées d’évoluer rapidement pour s’adapter à la situation: baisse continue des volumes de la poste aux lettres, hausse importante des volumes de paquets, immobilisation des compagnies aériennes, nombre réduit d’employés et gestion de l’évolution des attentes de la clientèle entraînée par la numérisation.
«D’une simple pression sur un bouton, nous réservons un taxi ou commandons nos courses, a déclaré Peter Somers, Président-Directeur général d’Emirates Post Group. La clientèle s'attend à une action, à une distribution, à une visibilité et à une transparence instantanées.»
Emirates Post a réalisé des changements en lançant notamment un nouveau site Web et une application pour étendre sa gamme de services numériques. La poste des Émirats arabes unis a aussi émis un timbre-poste commémoratif pour rendre hommage aux travailleurs en première ligne. Les recettes de sa vente seront versées au Croissant-Rouge.
Christine Holgate, Présidente-Directrice générale d’Australia Post, a décrit comment les tendances en matière de volumes ont été accélérées lors de la pandémie de COVID-19. Elle a expliqué aux participants l’augmentation majeure de la distribution de colis et l’évolution de l’image d’Australia Post auprès de ses clients les plus importants. Mme Holgate a aussi mis en évidence le besoin impératif de tenir compte des résultats financiers et la nécessité d’identifier et de réaliser des gains d’efficacité.
Selon Khalil Daoud, Président et Directeur général de LibanPost, une entreprise postale privée au Liban, le service auprès des communautés est également facilité par la technologie. La poste a utilisé des scanners de reconnaissance d’iris pour gérer l’afflux de 1,5 million de réfugiés syriens. Grâce à ce système, il a été possible de vérifier leur identité pour gérer les bons alimentaires en coordination avec le Programme alimentaire mondial.
«La pandémie a aussi propulsé la question de la viabilité sur le devant de la scène», a déclaré Charles Brewer, Directeur général de Postes Canada.
Et, après les explosions meurtrières qui ont secoué Beyrouth en août dernier, LibanPost a installé des bureaux de poste mobiles dans les zones touchées par les explosions. Selon M. Daoud, ces installations avaient pour but «de remplir le rôle de système social au cœur de la crise et de maintenir la continuité de service».
La pandémie a aussi propulsé la question de la viabilité sur le devant de la scène. Charles Brewer, Président-Directeur général de Postes Canada, a déclaré que le pic du volume total avait atteint un niveau qui n’avait pas été prévu avant neuf ans.
«Ce type de croissance, ajouté à celui d’autres réseaux de distribution, n’est pas viable d’un point de vue environnemental et économique», a déclaré Elena Fernández Rodríguez, Directrice des affaires internationales et de la viabilité de Correos, l’opérateur postal public en Espagne.
«Tous les opérateurs désignés se concentrent actuellement sur les nouvelles technologies de véhicules électriques pour réduire leur empreinte environnementale», a-t-elle expliqué. Selon Mme Fernández Rodríguez, il a également été question de créer un système de contrôle de trafic pour réaliser des gains d’efficacité au sein des réseaux de distribution.
«Les gains d’efficacité sont aussi possibles grâce aux données», a expliqué Asta Sungailiene, Présidente-Directrice générale de Lietuvos pastas en Lituanie. Selon Mme Sungailiene, «les postes doivent adopter une culture dans laquelle les décisions reposent sur les données. En Lituanie, les données issues de sources diverses, y compris du réseau de consignes à colis et des tablettes de la poste, nous permettent de planifier des itinéraires et de suivre les commandes, les déplacements ainsi que l’efficacité et la qualité du service.»
«Le rôle joué par l’UPU dans l’élaboration de conditions et de normes d’échange sur les réseaux est fondamental», a expliqué Pascal Clivaz, Vice-Directeur général du Bureau international de l’UPU.
«En fin de compte, pour être certaine de faire les choses d’une manière rationnelle et durable, l’UPU doit garantir la réalisation des objectifs de développement durable, a déclaré M. Clivaz. C’est l’un des principes sur lesquels repose notre approche stratégique d’ouverture de l’UPU. Nous devons comprendre que notre monde ne sera plus jamais le même.»
Au deuxième jour de l’exposition Parcel+Post Expo 2020, l’accent est mis sur la réinvention de la poste
Lorsqu’une dépêche quitte la Slovénie à destination de la Croatie, un système de distribution transfrontalier complexe se met en branle pour gérer toutes les perturbations quotidiennes qui entraînent des pertes de temps et d’argent.
Mais un nouveau projet vient d’être lancé, qui permet à la poste de s’adapter aux besoins en temps réel et d’y répondre de manière diversifiée.
La solution – un outil – s’appelle «Cognitive Adviser» (le conseiller cognitif) et le chef de ce projet, Alen Kahvedzić, de la poste slovène, nous en a décrit les objectifs principaux à l’exposition Parcel+Post Expo 2020:
«Nous voulions mettre en place un système ou un mécanisme capable de répondre à n’importe quel changement dans l’environnement. Tout événement, comme une perturbation du trafic ou la fermeture d’une frontière ou toute autre anomalie, peut être géré grâce à cette technologie.»
L’outil repose sur les objets logistiques cognitifs, qui peuvent être n’importe quel objet de la chaîne logistique, comme un camion ou un bureau de poste, a expliqué Alen Kahvedzić.
«Il ne suffit plus de simplement lire l’adresse et de livrer l’envoi.»
De nombreuses autres postes réfléchissent aux dispositions à prendre pour leurs propres services transfrontaliers, alors que les nouvelles exigences européennes en matière de données doivent entrer en vigueur l’année prochaine.
J.P. Thorpe, Directeur pour le développement de solutions colis globales à BlueCrest, a déclaré lors d’un exposé présenté le mardi que les données devenaient de plus en plus pertinentes, alors que les postes devaient faire face à de nouvelles exigences de conformité transfrontalière.
«Il ne suffit plus de simplement lire l’adresse et de livrer l’envoi, a dit M. Thorpe. Il faut montrer et dire à tous ceux que cet envoi intéresse ce que vous avez fait avec et quand il a été livré.»
Aujourd’hui, 8% des colis circulant sur un réseau postal portent un identifiant unique ou un numéro de suivi valide. Dans l’avenir, selon M. Thorpe, les colis avec des données insuffisantes ou incorrectes seront l’exception. Il n’y aura plus de place pour des numéros de suivi superflus ou des formats erronés dans les données qui se cachent derrière le code à barres.
«Au bout du compte, la modernisation des postes pour traiter des volumes plus importants signifie que vous devez pouvoir vous fier aux données», a expliqué M. Thorpe.
Ce jour-là, les intervenants ont aussi parlé de leur expérience du travail durant la crise de la COVID-19.
La poste ukrainienne a noué, dans le cadre d’un projet pilote, un partenariat avec une jeune place de marché permettant aux pharmacies de livrer aux citoyens des produits pharmaceutiques, a déclaré Oleksandr Pertsovskyi, ancien Directeur général de l’opérateur. Les choses ont commencé modestement, mais la poste livre actuellement quelques milliers de commandes de produits pharmaceutiques chaque jour. Le programme a bénéficié d’un appui très large et une loi a été adoptée par la suite faisant de la distribution des produits pharmaceutiques un service permanent.
La poste a aussi développé son programme de bureaux de poste itinérants, qui consiste en un réseau de véhicules desservant les petites communautés rurales. Le programme a été lancé en 2018 dans l’une des 24 régions postales de l’Ukraine en vue de l’étendre à six autres. Avec la crise de la COVID-19, la poste a accéléré le mouvement et projette maintenant de couvrir l’ensemble du pays avec ses bureaux de poste itinérants avant la fin de 2021, a déclaré M. Pertsovskyi.
«La crise de la COVID-19 a mis en lumière la nécessité d’être flexible et adaptable.»
«Le bureau de poste itinérant ne représente pas seulement le service postal traditionnel: il est en réalité pour les membres des petites communautés rurales une fenêtre sur le monde moderne. Les produits pharmaceutiques sont livrés par ces bureaux itinérants, qui livrent aussi des denrées alimentaires.»
La poste ukrainienne travaille aussi à l’expansion de ses services financiers. Selon M. Pertsovskyi, environ quatre millions de retraités dépendent de la poste pour toucher leur retraite. Mais en ces temps de pandémie, l’argent liquide et le contact humain créent des points de transmission potentielle du virus. La poste voudrait incorporer ce genre de services dans les comptes d’épargne postale. Elle espère pour cela obtenir dans les prochains mois l’approbation finale du Parlement pour pouvoir exercer pleinement des activités bancaires.
«Nous devons voir au-delà des services postaux et logistiques traditionnels; face aux difficultés posées par la COVID-19, les acteurs postaux peuvent se réinventer et réfléchir à tous les services et activités annexes qu’ils peuvent développer», a conclu M. Pertsovskyi.
La crise de la COVID-19 a mis en lumière la nécessité d’être flexible et adaptable. Il est un domaine, en particulier, où, selon Dirk van Lammeren, Directeur commercial à Prime Vision BV, «la COVID n’est pas tant une crise du revenu qu’une crise de l’incertitude. Nos clients, a-t-il déclaré, ont dû faire face à une diminution des effectifs disponibles due aux congés pour maladie et à la baisse de la productivité. C’est un paradoxe qui exige encore plus d’automatisation pour gérer une forte fluctuation des avoirs, des volumes et des effectifs.»
Les entreprises doivent, selon lui, se préparer à une agitation continue du marché, mais aussi à exploiter les données. Les données sur les volumes, la réaction des clients et la performance peuvent aider les postes à optimiser leur fonctionnement.
Dirk van Lammeren entrevoit également de nouvelles façons de trier le courrier dans l’avenir, comme le tri autonome, ainsi que la nécessité pour les postes de se tourner vers les technologies ouvertes.
Le dernier kilomètre au centre des discussions du troisième jour de l’exposition Parcel+Post Expo 2020
L’époque où les entreprises pouvaient imposer leurs conditions à leur clientèle est-elle révolue? Les postes qui mettent leurs clients au centre de leurs activités sortiront-elles gagnantes, notamment en matière de souplesse de distribution au dernier kilomètre? C’est l’avis de Petri Princis, responsable du développement commercial à PostNord, l’opérateur postal du Danemark et de la Suède.
«Le client de PostNord, indépendamment de ses choix, est toujours invité à donner son avis.»
M. Princis, dont le travail consiste à élaborer des arrangements relatifs au dernier kilomètre, a expliqué que le destinataire est au cœur du dispositif. Les clients décident quand, où et comment leurs paquets seront distribués et, selon la qualité de l’expérience client, les postes seront à nouveau engagées pour fournir ces services.
«L’organisation du dernier kilomètre est la future logistique», a-t-il déclaré.
PostNord a créé une application à l’intention de ses clients leur permettant de suivre leur envoi et de choisir le mode de réception (à domicile, chez un commerçant ou dans une consigne à colis). D’autres fonctionnalités comprennent notamment la réalité augmentée (pour améliorer la perception des dimensions des colis) ou encore le suivi en temps réel sur une carte présentant l’itinéraire de distribution et précisant les étapes restantes avant réception du colis.
La poste a également actualisé son service de consigne à colis: désormais, le destinataire ne reçoit plus de SMS contenant un code pour ouvrir la consigne.
Le client de PostNord, indépendamment de ses choix, est toujours invité à donner son avis.
«Je ne le répéterai jamais assez: le destinataire désire une expérience fluide et sans accroc, a expliqué M. Princis. La clientèle souhaite recevoir ses achats rapidement et en toute fluidité. Si nous et notre application pouvons fournir cette expérience, la clientèle nous fera à nouveau confiance pour fournir ce service.»
Les clients sont de plus en plus exigeants et la pandémie de COVID-19 a accéléré cette tendance. Selon Kevin Seller, Vice-Président des ventes chez Escher, la demande de la clientèle a connu au cours de ces cinq derniers mois une évolution équivalente à une période de cinq ans.
«Nous avons commencé à voir le parcours client classique se modifier. Les thèmes principaux tournent désormais autour du confort, de l’accessibilité, de l’assistance en ligne et du libre-service», a déclaré M. Seller.
Les tendances en matière de comportement de la clientèle indiquent que celle-ci se tourne de plus en plus vers le commerce en ligne. Lorsqu’elle se rend en boutique, la clientèle privilégie le libre-service. Les clients veulent obtenir leur produit immédiatement et à leur convenance.
M. Seller a présenté un nouveau parcours client type pour envoyer un paquet. Dans un premier temps, le client se connecte au site Web d’une poste ou d’une plate-forme regroupant les transporteurs. Le client saisit ensuite ses informations (nom, adresse, détails concernant le contenu pour la déclaration en douane) et paye en ligne.
«Auparavant ‹express›, puis ‹le jour suivant›, puis ‹le même jour›, la distribution se fait désormais ‹en temps réel.»
Le client reçoit un code QR. Il apporte ensuite son colis à un kiosque en libre-service qui lui permet de scanner le code QR et d’imprimer une étiquette. Le client dépose ensuite le paquet dans une consigne à colis. Plus tard, le client reçoit un SMS lorsque le destinataire récupère le paquet (p. ex. dans une consigne à colis).
Selon M. Seller, «ces parcours client seront également une charge supplémentaire sur nos réseaux. Les postes doivent donc être prêtes à répondre à ces demandes en diversifiant les services proposés à leur clientèle».
Pour l’entreprise Escher, l’un des moyens de mettre en œuvre cette diversification a été de placer les services postaux dans des lieux alternatifs comme des commerces ou des stations-service. Les commerces de proximité sont ouverts plus longtemps, ce qui facilite l’accès de la clientèle aux services postaux.
«Nous pouvons avoir besoin d’étendre nos réseaux rapidement et être là où les clients ont besoin de nous, a déclaré M. Seller. La transformation numérique est un impératif absolu, mais elle doit être réalisée avec une perspective centrée sur le client. Au cours de cette transformation, les postes découvriront de nombreuses occasions de renforcer leur position sur le marché et leur viabilité à long terme».
Les technologies présentées lors du troisième jour des sessions de l’exposition ont montré comment les postes pouvaient s’adapter pour répondre à la demande de la clientèle pour des distributions plus rapides.
Auparavant «express», puis «le jour suivant», puis «le même jour», la distribution se fait désormais «en temps réel».
«Par exemple, en République populaire de Chine, Alibaba a promis la distribution en trente minutes», a expliqué Jian Zhang, Président de Geek Plus Europe. Il a ajouté que 80% des clients étaient prêts à payer un supplément pour bénéficier de ce niveau de service.
M. Zhang a présenté la solution robotique destinée aux entrepôts de Geek Plus, qui améliore la flexibilité et l’évolutivité du réseau logistique. L’évolution majeure présentée par Geek Plus est leurs robots. Grâce à des robots disposant d’une portée de 1,5 mètre et pouvant accéder à de nombreux bacs, cette technologie permettrait de multiplier par 2,5 la capacité de stockage des entrepôts.
Selon Nelson Fernandes, Vice-Président senior chargé de la conception des produits et du développement du commerce international chez Planet AI, les postes garderont leur pertinence dans notre monde hautement numérique, car les êtres humains ont toujours besoin de produits physiques et les postes jouent un rôle essentiel pour répondre à ces besoins.
«L’intelligence artificielle peut être utilisée pour automatiser des tâches fastidieuses et sources d’erreurs afin d’augmenter la précision et la vitesse. Par exemple, les données scannées peuvent être envoyées à l’expéditeur et au destinataire en temps réel, ce qui permettrait de rationaliser considérablement les expéditions internationales en réduisant leur complexité, leur durée et leur coût», a-t-il déclaré.
Le débat sur l’action climatique clôt l’exposition Parcel+Post Expo 2020
La Poste Suisse, IKEA, Bank of America, CLIF Bar & Co. et HP Inc. font partie des 88 entreprises qui vont transformer leur parc de véhicules en véhicules électriques d’ici à 2030 dans le cadre de l’initiative EV100.
Cela représente 75 parcs de véhicules professionnels pour un total de 410 000 véhicules, neuf sociétés de crédit-bail comportant 4,4 millions de véhicules, 25 contrats de service, 23 programmes proposant du chargement sur 4300 sites et 66 programmes de chargement sur les lieux de travail pour 2250 sites.
Sandra Roling, qui dirige l’initiative EV100 pour The Climate Group, une organisation non gouvernementale internationale qui œuvre pour accélérer l’action climatique, a expliqué le rôle des véhicules électriques lors du dernier jour de l’exposition Parcel+Post Expo 2020.
«Nous savons que nous souhaitons maintenir le changement climatique à un niveau gérable. Nous devons arriver à l’équilibre des émissions d’ici à 2050 et cela signifie qu’il faut diviser par deux les émissions au cours de la prochaine décennie, a déclaré Mme Roling. C’est un virage très abrupt à négocier.»
«Les entreprises sont également bien placées pour faire la promotion des véhicules électriques auprès de leur personnel en leur proposant, par exemple, des bornes de recharge sur leur lieu de travail.»
Elle a aussi déclaré que 58% des ventes de véhicules légers devraient être électriques d’ici à 2040, car ces solutions évoluent très rapidement. La technologie relative aux batteries s’est améliorée, ce qui a permis de réduire le prix de ce produit et d’étendre la gamme des véhicules électriques. Cependant, des difficultés d’approvisionnement demeurent.
Les entreprises possèdent néanmoins toute la puissance nécessaire pour montrer au secteur automobile que la demande en véhicules électriques existe. En Europe, près de deux tiers des nouveaux véhicules sont vendus à des entreprises.
Les entreprises sont également bien placées pour faire la promotion de véhicules électriques auprès de leur personnel en leur proposant, par exemple, des bornes de recharge sur leur lieu de travail.
Deutsche Post DHL Group (DP DHL), un membre fondateur de l’initiative EV100, s’est engagé à atteindre l’objectif de zéro émission d’ici à 2050 avec 70% des services relatifs au premier et au dernier kilomètre rendus non polluants d’ici à 2025. L’opérateur postal possède déjà plus de 11 000 véhicules électriques en fonctionnement. Avec StreetScooter, DP DHL a pu faire des économies à hauteur de 60 à 70% sur l’essence et de 60 à 80% sur l’entretien et les réparations.
Österreichische Post, qui compte 1500 véhicules sur les routes, a constaté que 70% de ses itinéraires pouvaient être réalisés en une seule charge.
«Les véhicules sont construits dans une perspective d’économie circulaire. Cela commence dès la conception avec, par exemple, le cadre en acier pouvant être recyclé lorsqu’un véhicule est rendu à l’entreprise.»
Les entreprises prenant part à l’initiative EV100 sont libres de choisir comment atteindre les objectifs. Elles doivent simplement rendre un rapport annuel à The Climate Group pour faire état de leurs progrès.
«Nous sommes dans une période difficile, mais il s’agit aussi d’une belle opportunité, a déclaré Mme Roling. En effet, de nombreux gouvernements pensent désormais à reconstruire leur économie et réfléchissent à la manière dont nous utilisons ces investissements. L’impulsion donnée par ces gouvernements sert à reconstruire une économie mieux pensée, et pas simplement à reconstruire à l’identique. Je pense que les véhicules électriques ont un rôle important à jouer dans ce cadre.»
Philipp Heim, chef de projet chez Kyburz Switzerland, un fabricant de véhicules électriques, a expliqué que l’utilisation de véhicules électriques légers lors de la distribution au dernier kilomètre présentait des avantages environnementaux considérables.
Les véhicules sont construits sur la base de l’économie circulaire. Cela commence dès la conception avec, par exemple, le cadre en acier pouvant être recyclé lorsqu’un véhicule est rendu à l’entreprise.
«La fabrication de la batterie demande beaucoup d’énergie, mais les émissions lors de son utilisation sont très faibles. Et depuis que Kyburz permet à ses clients de rendre un véhicule dont ils n’ont plus besoin, la batterie peut avoir une ‹seconde vie› dans un véhicule reconditionné ou pour d’autres applications, comme dans les systèmes de stockage d’énergie. Pour finir, la batterie est recyclée chez Kyburz grâce à un processus élaboré en interne qui nécessite peu d’énergie et aucun produit chimique», a déclaré M. Heim.
Son système de gestion du parc de véhicules intègre des rapports d’arrêt qui permettent d’optimiser l’itinéraire ainsi que des rapports écologiques qui envoient des notifications pour avertir un conducteur qu'il s’arrête trop brusquement, par exemple. Ces rapports peuvent favoriser une conduite plus écologique.
Il est parfois complexe de déterminer la pertinence de la transition vers un parc de véhicules électriques pour une entreprise donnée. Le Directeur chargé des ventes et du développement des activités chez Volia, constructeur d’utilitaires électriques, a donné aux entreprises qui réfléchissent à la transition quelques pistes pour prendre la bonne décision.
«L’Union postale universelle participe aussi à ces travaux par le biais de sa solution en ligne d’analyse et de production de bilans sur les émissions de carbone.»
«Nous savons que le développement durable ne se limite pas à changer vos utilitaires en utilitaires électriques. Cependant, ce changement améliore grandement la qualité de l’air des villes et c’est une action que vous pouvez entreprendre dès maintenant», a expliqué M. Pullman.
La première étape est de déterminer la raison pour laquelle votre entreprise veut initier ce changement, ce qui permettra d’emporter l’adhésion des différents acteurs. L’entreprise doit analyser les itinéraires, choisir les véhicules adaptés et penser à l’infrastructure dédiée à la charge. Elle doit ensuite planifier son financement et former ses conducteurs.
Certains aspects peuvent réduire l’autonomie d’un utilitaire 100% électrique, comme le froid ou la présence d’autoroutes ou de montées sur l’itinéraire. Un parc de véhicules électriques sera ainsi composé de véhicules de tailles variées pour s’adapter aux différents scénarios prévus.
Il est possible de commencer en planifiant le remplacement des véhicules dont la location se termine dans les douze prochains mois. Si ces véhicules sont utilisés sur des itinéraires urbains, ils peuvent être remplacés par des véhicules électriques.
«Aujourd’hui, les véhicules électriques sont utilisables sur n’importe quel itinéraire, a expliqué M. Pullman. N’attendez pas l’instauration de restrictions ou de zones à faibles émissions et franchissez le pas dès maintenant.»
L’Union postale universelle participe aussi à ces travaux par le biais de sa solution en ligne d’analyse et de production de bilans sur les émissions de carbone (OSCAR), une plate-forme permettant d’évaluer, d’analyser et de réduire l’impact du secteur postal sur le climat.