La transformation numérique a explosé pendant la pandémie de COVID-19. Environ 91% des postes du monde entier proposent désormais des services financiers, directement ou en partenariat. Ce chiffre a des chances d’augmenter encore avec le développement du commerce électronique. Il est estimé que le chiffre d’affaires du secteur du commerce de détail en ligne augmentera pour atteindre 4,88 milliards d’USD en 2021, alors que le nombre de clients commandant des marchandises en ligne continue de croître.
Ces chiffres impressionnants ont constitué la toile de fond d’une discussion sur la transformation numérique tenue le 13 octobre 2021 à l’occasion de l’exposition Parcel+Post Expo à Vienne (Autriche). Au cours d’une session de questions-réponses au début des séances, Pascal Clivaz, Vice-Directeur général du Bureau international de l’UPU, a affirmé qu’il avait observé au cours de sa carrière une transformation du secteur postal international.Bien que les postes soient à différents niveaux de développement, M. Clivaz a déclaré que le secteur avait réinventé la dimension postale. «Les postes étaient des catalyseurs des politiques publiques, et nous ne devons pas redouter le futur», a-t-il ajouté. Il a toutefois poursuivi en affirmant que les postes devaient être disposées à négocier et à former des partenariats.
L’UPU est également un partenaire stratégique pour le secteur postal international. M. Clivaz a déclaré que l’Union était un partenaire de confiance qui jouissait d’une grande crédibilité dans le secteur. «L’UPU peut organiser le dialogue, nous avons l’indépendance, nous ne sommes pas un acteur du commerce électronique.»
Dans sa description du rôle de l’UPU, le Vice-Directeur général a expliqué au public que l’institution spécialisée des Nations Unies pour les questions postales constituait une «autoroute mondiale» pour le secteur capable d’aider l’ensemble du secteur dans son voyage vers la numérisation. Il a toutefois prévenu que, pour réussir, une approche pragmatique devait être adoptée. À la question de savoir si le secteur postal était capable de se transformer, M. Clivaz a répondu: «C’est un long parcours pour obtenir une croissance économique. Nous avons les outils, mais il y a un besoin de financement.»
Depuis la pandémie de COVID-19, le rythme d’adoption des processus numériques s’est accéléré. Avant la diffusion mondiale du virus, la dématérialisation était une question de choix commercial. C’est désormais une nécessité, puisqu’il est probable que la clientèle s’attende à une «distribution sans contact» dans un avenir proche.
Les innovations en matière de distribution, que ce soit avec l’utilisation de consignes à colis ou avec la saisie électronique de la signature, sont également en développement pour offrir des options de distribution flexibles dans ce nouvel environnement. Au vu des écarts mondiaux en matière de dématérialisation, l’UPU accélère les projets visant à connecter les pays en développement aux réseaux numériques de l’UPU par le biais du système de déclaration en douane, d’International Postal System et d’autres outils informatiques.
Les objectifs de l’UPU dans son travail avec le secteur postal international dans le domaine de la transformation numérique sont le renforcement du réseau postal national, la réponse aux demandes du marché et l’adaptation de l’offre de services postaux aux nouvelles technologies, la création d’une image de la poste novatrice et moderne auprès des parties prenantes, en particulier des gouvernements et du secteur postal, et enfin la facilitation de l’inclusion sociale et financière.
La Stratégie postale d’Abidjan constitue le point culminant de cette conception de la transformation numérique. Il s’agit de la première stratégie entièrement centrée sur les données de l’histoire de l’organisation. Elle comprend d’autres éléments essentiels, tels que la Vision postale pour 2030, qui est le message de plaidoyer de l’UPU en faveur du secteur, conçu pour inspirer différentes catégories de parties prenantes à agir dans leurs domaines respectifs.