Lorsque nous commandons quelque chose en ligne, beaucoup d’entre nous nous attendons à ce que notre colis arrive rapidement à notre porte, mais nous sommes peu nombreux à nous demander comment il traverse les continents pour arriver à destination. C’est la coopération entre les postes et les compagnies aériennes, facilitée par l’UPU et l’IATA, qui permet à la clientèle de ne pas se soucier de cela.
Cette coopération remonte à plus de 60 ans, l’UPU et l’Association du transport aérien international (l’IATA, qui représente actuellement quelque 290 compagnies aériennes) travaillant de concert depuis 1956.
«Dans la ‹chaîne logistique mondiale›, les envois sont transportés à travers le monde et le transport aérien est l’un des modes de transport les plus efficaces pour leur faire traverser les continents. Le secteur du transport aérien est par conséquent non seulement un partenaire, mais un segment central faisant partie intégrante de la chaîne logistique, explique Noor Adan, Coordonnateur ‹Gestion de la chaîne logistique› de l’UPU.
Aujourd’hui, le vecteur de la coopération postes–compagnies aérienne est le Comité de contact ‹IATA–UPU», ajoute-t-il.
Par l’intermédiaire du Comité, les deux organisations sont capables de coordonner leurs efforts pour transporter les envois postaux par la voie des airs. Ce Comité dispose d’un plan de travail, qui se concentre depuis plusieurs années sur l’échange de données électroniques préalables, les normes de sûreté et de sécurité et les questions opérationnelles telles que la remise de courrier et la qualité de service.
Il élabore également des lignes directrices pour le transport aérien et organise des ateliers de renforcement des capacités pour les postes et les compagnies aériennes.
Relier tous les maillons de la chaîne de communication
La facilitation de l’échange de messages contenant des données électroniques préalables entre les postes, les compagnies aériennes et les douanes est une priorité depuis plusieurs années en raison de l’augmentation des volumes des colis due au développement du commerce électronique.
Le Chef du programme «Transport», Jan Bojnansky, explique que l’UPU a la vision d’un avenir dans lequel tous les partenaires de la chaîne logistique pourront envoyer, recevoir et rechercher les données relatives à chaque étape du voyage d’un envoi donné. Il appelle cela le «modèle postal mondial». Ce modèle comprend deux flux pour les compagnies aériennes: les renseignements avant chargement et les préavis d’arrivée.
Ces deux dernières années, le Comité de contact a doublé le nombre de postes et de compagnies aériennes capables d’échanger des données électroniques préalables, atteignant ainsi plus de 120 opérateurs désignés et 60 compagnies aériennes.
«Les renseignements reçus améliorent la visibilité et la traçabilité des envois pendant leur prise en charge par la compagnie aérienne. Ils comprennent une liste des envois contenus dans chaque dépêche, les adresses et les renseignements requis pour identifier les risques de sécurité ou à des fins douanières», a-t-il déclaré.
En avril, le Conseil d’exploitation postale et le Conseil d’administration de l’UPU ont approuvé la proposition permettant à certains partenaires de la chaîne logistique, tels que les compagnies aériennes et les douanes, d’accéder à des solutions techniques de l’organisation pour l’échange de données électroniques préalables.
«Pour le moment, nous nous contentons de transmettre des données les uns aux autres. La politique d’accès étendu approuvée par les conseils de l’UPU permet aux parties prenantes d’accéder à ce dont ils ont besoin sur demande et de récupérer les données requises sur une plate-forme centralisée», a expliqué M. Bojnansky.
À la suite d’un processus à deux étapes, les compagnies aériennes devraient être entièrement connectées aux postes pour pouvoir échanger des données avec celles-ci avant mars 2023 et se conformer ainsi aux nouvelles exigences réglementaires. Deux projets pilotes sont déjà en cours: l’un entre Qatar Airways et La Poste (France), et l’autre entre Swiss International Air Lines et La Poste Suisse.
À long terme, MM. Adan et Bojnansky affirment que l’UPU devra travailler à la création d’un outil de prévision des volumes, car de plus en plus de compagnies aériennes demandent des préavis sur les volumes expédiés.
Le Comité de contact travaille actuellement au développement d’un nouveau système de suivi et d’établissement de rapports pour la mesure des temps de transport aux niveaux des dépêches et des expéditions. Cet outil évaluera également la conformité des messages de transport aux normes en matière d’échange de données électroniques préalables une fois que les postes et les compagnies aériennes seront reliées et échangeront les nouvelles données relatives à la sécurité et aux heures critiques pour les opérations.