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Participation de l’UPU à la 32e Conférence sur l’économie postale et de la distribution

La 32e Conférence sur l’économie postale et de la distribution, tenue au siège de l’UPU, à Berne, du 29 au 31 mai derniers, s’est conclue sur une note positive mettant en avant un partenariat fructueux avec l’UPU.

Cet événement – organisé chaque année par le Centre Robert Schuman d’études avancées et le Centre pour une société numérique de l’Institut universitaire européen (IUE) – a rassemblé plus de 140 intervenants et participants d’entreprises phares du secteur postal, de régulateurs et d’universités pour examiner des sujets brûlants tels que la logistique du commerce électronique, la réglementation postale et la durabilité.

Soutenue par des acteurs majeurs tels qu’Amazon, le régulateur britannique Ofcom et La Poste Suisse, la conférence comportait la présentation de 30 articles universitaires pendant des séances plénières et parallèles dynamiques. L’un des moments clés de l’événement a été le grand dialogue sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les politiques postales, l’optimisation des réseaux de distribution à l’échelle internationale et l’amélioration de l’intégration du commerce électronique pour l’avenir des services postaux et de distribution.

Approches innovantes à la conception de politiques postales

À la séance plénière d’ouverture, José Ansón, économiste postal à l’UPU et entrepreneur dans les technologies de la logistique, et Anna Renata Pisarkiewicz, coauteure, chargée de recherche à l’IUE, ont présenté les résultats de leurs travaux sur le thème «Les effets de la réglementation numérique sur le commerce électronique». Une autre contribution essentielle à la conférence a été apportée par Yaxuan Chen, experte en services durables à l’UPU, qui dirigeait l’équipe de l’UPU pour présenter son document de recherche sur le thème «La double transformation numérique et verte dans le secteur postal – Synergies et stratégies pour un avenir durable».

Le premier débat de la conférence, sur l’étude menée par M. Ansón et Mme Pisarkiewicz, a débuté avec Saleh Khan, responsable de la stratégie, de la recherche et de l’innovation à l’UPU, qui a souligné le rôle critique de la modélisation de scénarios dans l’innovation politique. Cela implique que des experts de divers domaines, y compris commercial et politique, se rassemblent pour élaborer des modèles complexes qui étudient les conséquences des politiques sur l’économie réelle. M. Khan a débattu l’utilisation de l’intelligence artificielle pour modéliser une économie en intégrant les descriptions politiques du marché postal pour adapter les éléments spécifiques liés aux postes et aux services universels dans ces modèles. Il a noté qu’«il y a beaucoup à dire au sujet de l’impact des politiques sur les paramètres économiques, comme le produit intérieur brut, l’espérance de vie et la santé mentale».

Réseaux postaux, commerce électronique et échanges

Le deuxième jour, M. Ansón a examiné plus avant la dynamique évolutive du commerce électronique transfrontalier à la lumière de la réglementation numérique et des accords commerciaux préférentiels. Traditionnellement quelque peu marginalisé dans les discussions commerciales, le commerce électronique a récemment été propulsé au premier plan des politiques commerciales pour être plus globalement intégré dans les accords commerciaux préférentiels en raison de son impact significatif sur les volumes commerciaux internationaux. L’analyse de M. Ansón a mis en évidence les défis et les réalités complexes associées à la modification des règles commerciales. «Cela souligne le besoin d’une conception et d’une mise en œuvre réfléchies de ces accords si nous voulons vraiment tirer profit du commerce électronique transfrontalier», a-t-il conclu.

Écosystème postal durable

Le troisième jour comprenait deux séances parallèles et une table ronde réglementaire. L’un des exposés des séances parallèles présenté par Yaxuan Chen et son équipe de l’UPU a montré la façon dont le secteur postal s’adaptait aux initiatives de transformation numérique et environnementales. Celles-ci déclenchent une «double transition» qui a une incidence sur le comportement des consommateurs, les opérations commerciales et les conditions du marché, mais elles font aussi ressortir des failles quant à l’utilisation pleine des données et de l’infrastructure pour augmenter les avantages sociaux. Elle a insisté sur l’importance des outils numériques pour parvenir à des transformations vertes efficaces et pour intégrer la durabilité dans les stratégies numériques, ce qui entraîne le développement de nouveaux produits et services, transformant ainsi les secteurs et créant de nouveaux segments de marché.

Malgré les défis, notamment la dépendance traditionnelle aux combustibles fossiles et les progrès inégaux dans l’adoption de pratiques vertes en raison de circonstances nationales variées, Mme Chen a noté que «les décideurs politiques devraient considérer les réseaux postaux comme des atouts stratégiques et promouvoir la coopération internationale entre les services postaux». Après les exposés, James Hale, expert en développement durable à l’UPU, a posé une question aux auteurs quant aux types d’investissements nécessaires pour stimuler une coopération efficace entre des acteurs numériques et environnementaux aux profils et pratiques professionnelles différents se manifestant dans des bases de connaissances, des langages et des définitions du succès distincts. «Notre but est d’aller au-delà des transitions parallèles pour parvenir à une interaction significative entre ces deux communautés», a-t-il commenté.

Table ronde réglementaire

Présidée par Siva Somasundram, Directeur des politiques, de la régulation et des marchés à l’UPU, la table ronde réglementaire a vu des discussions rigoureuses entre des experts aux expériences postales diverses qui se sont rassemblés pour débattre les principaux sujets couverts pendant les trois jours de conférence. Les intervenants comprenaient Brian Mwansa, de l’Association des régulateurs des communications de l’Afrique australe, Annegret Groebel, de l’Agence fédérale allemande des réseaux pour l’électricité, le gaz, les télécommunications, les postes et les chemins de fer, Matthew Robinson, de US Postal Regulatory Commission, Katrin Feiz, de l’Autorité suédoise des postes et télécommunications, et Alia Taya Janda, de l’Autorité de régulation des télécommunications d’Oman. Les sujets couverts incluaient l’évolution de l’obligation de service universel pour qu’elle couvre potentiellement des services tels que le commerce électronique, les services financiers et les services publics pour une inclusion socioéconomique plus large. Brian Mwansa a remarqué que «cette approche permettrait un alignement plus étroit avec les droits humains fondamentaux et l’environnement numérique et économique actuel, rendant ainsi la définition plus inclusive et pertinente».

Les discussions ont également tourné autour de l’impact du commerce électronique sur les services postaux, les défis de la distribution et de la logistique et la redéfinition potentielle de ce qui constitue des services postaux de base à la lumière de la transformation numérique. La table ronde a mis en évidence la nécessité de disposer de règles souples qui peuvent s’adapter aux avancées technologiques et d’assurer un alignement avec les conditions du marché et les exigences des consommateurs à l’heure actuelle.

La conférence s’est conclue sur des réflexions quant à son succès partagées par Pier Luigi Parcu (IUE) et par Victor Glass (Rutgers Business School) ainsi que sur des discussions quant aux futures collaborations, particulièrement par le biais du défi de l’innovation de l’UPU. Marjan Osvald, Vice-Directeur général du Bureau international de l’UPU, a mis en évidence le besoin actuel de mettre à profit l’intelligence artificielle et d’optimiser les réseaux de distribution pour améliorer l’intégration du commerce électronique. «Je pense que nous devrions toujours garder à l’esprit que la poste représente une fenêtre locale sur l’ensemble du monde, tant physique que numérique», a-t-il déclaré.

La conférence, organisée en tandem avec les travaux du défi de l’innovation de l’UPU, a non seulement mis en exergue l’importance des approches novatrices dans les secteurs postal et de la distribution, mais aussi établi un point de départ pour de futurs événements plus intégrés et interactifs organisés en collaboration avec l’UPU.

Pour plus d’informations sur la 32e Conférence sur l’économie postale et de la distribution, cliquez ici.

Pour de plus amples détails sur le défi de l’innovation de 2024 de l’UPU, cliquez ici.