Le Conseil d’exploitation postale, l’organe technique et opérationnel de l’Union postale universelle (UPU), a approuvé la toute première série de définitions recommandées pour les timbres numériques, les cryptotimbres et les timbres à jetons non interchangeables (NFT), ce qui constitue un pas important vers la numérisation des supports philatéliques.
Cette décision, prise au début du printemps, marque une étape significative dans le monde philatélique et ouvre la voie à des innovations dans le secteur postal.Avec l’essor des technologies numériques, les opérateurs postaux du monde entier cherchent à tirer parti de l’innovation pour améliorer leurs performances, leurs services et leurs produits. En conséquence, des produits philatéliques numériques sont créés, donnant lieu à un nouveau segment et à de nouvelles opportunités pour les collectionneurs, les fabricants, les négociants et les clients.
Mais cette expansion a également semé la confusion et l’incertitude chez les parties prenantes, qui ont besoin de définitions précises pour comprendre et différencier ces offres numériques. Une série commune et normalisée de classifications des timbres peut résoudre des problèmes complexes pour les clients et les aider à différencier les nouveaux types de timbres, ainsi que leurs attributs, et ouvrir ainsi de nouvelles offres de marketing philatélique.
L’incertitude pesant sur les produits philatéliques numériques pose plusieurs problèmes aux collectionneurs et aux opérateurs postaux. Les clients font souvent face à des problèmes tels que l’ambiguïté concernant l’émetteur, le jumeau physique du produit numérique et la mise en œuvre de la technologie de la chaîne de blocs. Certaines plates-formes, comme eBay, ont cessé de proposer un marché secondaire aux collectionneurs en raison du manque de compréhension et de définitions précises de ces produits, ce qui entraîne un manque à gagner pour les opérateurs postaux et entrave la croissance et l’acquisition de ces produits numériques.
Pour relever ces défis, un groupe de travail – composé des opérateurs postaux des États-Unis d’Amérique, de l’Autriche, des Émirats arabes unis, du Liechtenstein, des Pays-Bas, de Gibraltar, de la Suisse et de la Tunisie, et de StampsDaq, membre du Comité consultatif de l’UPU, de l’Administration postale de l’ONU, des secrétariats de l’Association mondiale pour le développement de la philatélie, du Groupe «Transformation numérique et innovation», du Groupe «.post» ainsi que de Postal Innovation Platform – a permis d’établir une classification afin de classer les cryptotimbres et d’autres timbres dotés d’éléments numériques.
Timbre numérique: timbre émis en format numérique par un opérateur postal émetteur ou en son nom.
Timbre NFT: timbre émis en format numérique par un opérateur postal ou en son nom. Ce timbre est un objet de collection NFT dans une chaîne de blocs, doté d’une valeur d’innovation pour les collectionneurs philatéliques traditionnels et non traditionnels ainsi que pour de nouveaux publics potentiels, notamment les jeunes et ceux nés à l’ère d’Internet.
Cryptotimbre: timbre physique ayant un équivalent numérique dans une chaîne de blocs émis par un opérateur postal ou en son nom. Le timbre physique peut être utilisé pour les services postaux, alors que son équivalent numérique constitue un objet de collection NFT. Ce timbre a également une valeur d’innovation pour plusieurs catégories de collectionneurs et de nouveaux publics.
Cette classification de l’UPU permet à toutes les parties intéressées de comprendre précisément les produits philatéliques numériques disponibles aujourd’hui. Ces définitions ne devraient pas freiner les innovations à venir, mais au contraire promouvoir la transparence pour les collectionneurs et les philatélistes afin qu’ils puissent participer à un marché secondaire sans faille.