Les postes des petits États insulaires en développement ont le potentiel d’appuyer et de faciliter les transformations numériques vitales au bénéfice des postes, des économies et des gouvernements, selon les experts mondiaux et régionaux qui se sont exprimés le 26 juillet 2022 à l’occasion du séminaire en ligne de l’UPU intitulé «Technologies de l’information et de la communication pour les petits États insulaires en développement – Les petites postes à l’avant-garde de la transformation numérique».
La dématérialisation apporte des opportunités et des défis aux petits États insulaires en développement, dont les marchés sont limités et distants des principaux grands marchés mondiaux. Le manque de financement et d’équipement, une connexion instable à Internet et des lacunes dans les compétences du personnel constituent le haut de la liste des défis freinant la transformation numérique. Les intervenants voient tout de même la numérisation comme un élément vital pour les petits États insulaires en développement.«Il existe de nombreuses opportunités, de nombreux défis et, je l’espère, si nous travaillons ensemble, nous pouvons aider ces pays du monde, a déclaré Rodney Taylor, Secrétaire général de l’Union des télécommunications des Caraïbes. Tout le monde pensait qu’Internet serait la mort des services postaux. Ça a été tout le contraire.»
La pandémie de COVID-19 a montré la capacité des postes à adapter leur réseau aux besoins de leur clientèle. «Les postes ont adopté les technologies pour pouvoir continuer à fournir des services pertinents, les services du gouvernements, les services liés au commerce électronique, les services de paiement électronique, qui aident les économies des petits États insulaires en développement à rester pertinentes», a expliqué Paul Donohoe, coordonnateur «Politiques numériques et commerce» au Bureau international de l’UPU.
La pandémie a accéléré la transition vers les services en ligne, ce qui pourrait aider les petits États insulaires en développement à surmonter certains défis auxquels ils sont confrontés en raison de leur taille et de la distance, a ajouté Andrea Giacomelli, conseiller en aide au commerce et en politique commerciale de la Délégation permanente du Forum des îles du Pacifique auprès de l’Office des Nations Unies. «Pour certains services, la ‹tyrannie de la distance› peut être complètement éliminée par la mise en œuvre des technologies s’appuyant sur les technologies de l’information et de la communication dans le domaine du commerce», a-t-il ajouté.
Les postes sont toutefois parfois laissées à l’écart des stratégies de développement des gouvernements concernant les politiques du numérique, a indiqué M. Donohoe. Pourtant, quand les postes y sont incluses, les gouvernements comme les opérations postales fonctionnent mieux.
«À l’UPU, nous renforçons vraiment nos efforts en direction des petits États insulaires en développement et nous encourageons une meilleure sensibilité des gouvernements et des régulateurs à intégrer les postes dans leurs stratégies postales», a précisé M. Donohoe.
Les postes peuvent également être des incubateurs de start-up en apportant aux innovateurs l’accès aux réseaux leur permettant d’atteindre tout le monde dans le pays. «Nous avons vu cela dans un certain nombre de pays dans le monde, certaines des innovations les plus enthousiasmantes sortaient de Nairobi et de cafés au Nigéria, et non pas de la Silicon Valley», a-t-il constaté.
Pour atteindre ce point-là, toutefois, une communication claire sur les bénéfices et la sécurité des données des technologies de l’information et de la communication est nécessaire, selon Sarai Tevita, Directrice des technologies de l’information et de la communication à l’Université nationale de Samoa. «Si nous ne changeons pas l’état d’esprit de notre peuple (…) en utilisant les technologies disponibles, nous ne pourrons pas entrer en concurrence avec le monde», a déclaré Mme Tevita.
Si les postes ne peuvent pas entrer en concurrence, les prestataires privés prendront le dessus, confirme Franklin Sluis, Président-Directeur général de Bureau Telecommunicatie en Post, l’autorité régulatrice de Curaçao. «Ce n’est pas une question de choix. Si nous ne prenons pas les mesures nécessaires à la dématérialisation aujourd’hui, (…) nous devrons fermer nos portes définitivement», a conclu M. Sluis.
Regardez l’enregistrement complet de l’événement ici.
Accédez aux biographies des intervenants.
Épisode de podcast Voice Mail de l’UPU avec Rodney Taylor.
***
En savoir plus sur les travaux de l’UPU sur les services numériques et la transformation numérique: