L’Union restreinte couvrant les Amériques, l’Espagne et le Portugal, l’Union postale des Amériques, de l’Espagne et du Portugal (UPAEP), que j’ai l’honneur de diriger depuis le début de cette année, a fait un pas en avant décisif dans ses travaux sur la régulation du secteur postal.
La preuve en est la création récente d’un Comité des affaires réglementaires (Comité de Asuntos Regulatorios) par le Congrès de Curaçao, en octobre 2021.Nous nous sommes assigné des tâches et fixé des objectifs très ambitieux qui sont parfaitement en accord avec les orientations générales inscrites dans l’Agenda 2030 du développement durable des Nations Unies et, au niveau régional, dans le plan stratégique 2022–2026 de l’UPAEP. De plus, ces travaux tiennent compte des caractéristiques et des besoins spécifiques de nos pays membres et territoires.
Comme nous le savons tous, la régulation et la réforme du secteur postal sont des questions centrales, car elles établissent le cadre légal et institutionnel pour le développement et la prestation des services.
Dans le contexte actuel de changement rapide, la régulation constitue un aspect clé de l’organisation du secteur postal, car elle permet aux gouvernements de comprendre et d’utiliser les nouvelles tendances du marché au profit des citoyens.
La régulation postale identifie et couvre tous les acteurs du secteur postal, fournit des outils qui éclairent le marché et le secteur, établit des règles claires, détermine les droits et les obligations des parties et protège les intérêts des consommateurs.
La régulation n’est pas un sujet nouveau ou même récent dans les enceintes internationales spécialisées; cependant, elle a fait face et continue de faire face à des difficultés majeures liées à notre monde globalisé et interdépendant, où des acteurs sectoriels hétérogènes n’en partagent pas moins des intérêts communs – mais sans un cadre légal englobant.
Nous ne parlons pas d’un ensemble de règles couvrant les prestataires de services postaux – qu’ils soient physiques, financiers, numériques ou autres –, mais plutôt de structurer et de réguler le plus grand réseau de flux de courrier et de marchandises du monde qui ait jamais existé. Un réseau qui sert d’infrastructure de base à une nation affectant directement son développement social et économique.
Le nouveau Comité des affaires réglementaires de l’UPAEP est dirigé par deux membres, l’Espagne et l’Uruguay, issus de deux continents distincts et connaissant des circonstances différentes, mais qui ont tous deux une solide expérience dans le domaine. En établissant ce comité, l’UPAEP a fait un grand pas en avant qui entraînera sans aucun doute des progrès institutionnels et réglementaires dans la région au cours des prochaines années.
La vision est de grande ampleur, englobant des aspects tels que la sensibilisation des plus hauts fonctionnaires nationaux, la formation, les projets clés comme le plan intégral de réforme et de développement postal, les mécanismes de suivi, l’informatisation et la numérisation de la gestion, les études de marché, l’octroi de licences et l’enregistrement des opérateurs, le service universel et la comptabilité analytique ainsi que les nouveaux produits postaux répondant à la demande et aux attentes en constante évolution de la clientèle.
Naturellement, bien que le Comité des affaires réglementaires soit placé sous les auspices de l’UPAEP, nous travaillerons en étroite coopération avec l’UPU, en tant que partenaires stratégiques au service de nos pays. Dans ce contexte, nous estimons que l’expérience réglementaire issue des activités du comité peut être intéressante pour d’autres Unions restreintes connaissant des situations similaires.
Nous sommes convaincus qu’en tant qu’organisations internationales nous devrions jouer un rôle directeur en fournissant aux pays les outils dont ils ont besoin pour réorganiser le cadre institutionnel et réglementaire de leur secteur postal – des outils qui feront éventuellement du secteur postal une structure solide source de progrès et de bienfaits sociaux.
Pour l’UPAEP, le dialogue, la coopération et le travail sont les pierres angulaires du multilatéralisme actif dont le monde a besoin aujourd’hui pour survivre et évoluer.
Franklin Castro, Secrétaire général de l’UPAEP