Discours prononcé le 27 août 2021 lors du 27e Congrès, tenu à Abidjan (République de Côte d’Ivoire)
Vos Excellences,
Mesdames et Messieurs les délégués,
Chères et chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue à cet événement spécial en l’honneur de la lauréate du concours international de compositions épistolaires.
Le concours international de compositions épistolaires est un concours mondial organisé chaque année qui fait participer des millions d’enfants issus de douzaines de pays.
Depuis le début de mon mandat en tant que Directeur général, j’ai toujours profité de cette occasion pour honorer les vies et les expériences de ces jeunes personnes.
Il y a quelques jours, à l’occasion de ma conférence de presse, j’ai évoqué comment les enfants capables de saisir leur chance pouvaient accomplir de grandes choses.
Le talent de chacun des lauréats de ce prestigieux concours, qui a maintenant cinquante ans, est une source d’espoir et d’inspiration pour le monde entier.
À chaque célébration de ce concours, j’ai pu le constater personnellement en m’entretenant avec les lauréats.
Ils semblent tous dotés d’un talent particulier, qu’il s’agisse du chant, de la poésie, de la prise de parole en public et bien d’autres dons.
Les vainqueurs font tous preuve d’une sagesse et d’une force de caractère qui dépassent leur jeune âge; c’est quelque chose qui les distingue en tant qu’individus et en tant qu’ambassadeurs de leur génération.
Je pense que c’est la flamme de la jeunesse.
Mesdames et Messieurs,
Il est particulièrement regrettable que la lauréate du concours de cette année ne puisse pas être présente aujourd’hui.
Malheureusement, la pandémie actuelle a rendu sa présence impossible. Cependant, elle est avec nous par la pensée et nous profitons de la puissance indéniable qui se dégage de sa lettre ayant remporté le concours.
Le plus triste est que le thème du concours de cette année est le suivant: «Écris une lettre à un membre de ta famille au sujet de ton expérience de la COVID-19».
Notre remarquable lauréate est une nouvelle victime de cette terrible pandémie.
Cependant, son absence n’empêche pas sa voix de résonner; à travers sa lettre motivante, elle nous parle directement.
En 2021, la lauréate du concours international de compositions épistolaires du Bureau international est Nubaysha Islam, une jeune fille de 14 ans originaire de Sylhet, une ville métropolitaine au nord-est du Bangladesh.
La lettre de Nubaysha et son histoire personnelle ont pour toile de fond la pandémie et son effet meurtrier au Bangladesh.
Elle s’adresse à sa petite sœur Amal et lui décrit comment sa famille a souffert de la perte de leur tante, causée par cette maladie mortelle.
Sa lettre présente un mélange d’émotions fortes, de réflexions sur le temps qu’il fait ou encore d’une méditation sur la vie et sur son sens.
«Cent quatre-vingt-treize pays, 7,9 milliards de personnes contre un virus. Est-ce que tu imagines? Est-ce la rage de Mère Nature? Est-ce sa vengeance? Sommes-nous punis pour avoir détruit son monde? Cela signifie-t-il que nous sommes retenus prisonniers dans nos propres maisons? Ou peut-être est-elle en train de nous ramener à la raison, de nous faire prendre conscience de nos méfaits, comme maman le ferait si je faisais quelque chose de mal. C’est peut-être pour cela que la nature est féminine, une mère pour l’humanité.»
La lettre de Nubaysha est un bon témoignage de ce que nous avons tous pu vivre durant ces dix-huit derniers mois lorsqu’elle parle de ses craintes:
«Un jour, mon professeur d’anglais en troisième année de primaire m’a demandé ce que je craignais le plus. Je me souviens avoir répondu les orages et les araignées. Mais, maintenant, je dirais que c’est la mort ainsi que la peur de perdre quelqu’un.»
Plus tôt dans sa lettre, elle nous envoie à tous un message: «Le virus est mortel, tout comme la perte d’espoir.»
Mais, même en période de souffrance et de deuil, Nubaysha ne perd pas espoir. Elle évoque à nouveau les images de la nature qui nous entoure.
«Le soleil se couche derrière les feuillages, marquant la fin du dernier jour de l’année et l’arrivée d’une nouvelle aube d’une nouvelle année. J’ai peut-être perdu Phuppi mais j’ai toujours l’espoir de te rencontrer bientôt. Ton nom signifie ‹espoir› Amal. Et c’est ce qui te rend unique.»
Elle termine sa lettre par cette phrase: «Mais ne perds jamais espoir Amal, jamais!»
Mesdames et Messieurs les délégués,
Mesdames et Messieurs,
J’adresse mes plus chaleureuses félicitations à Nubaysha. Mes collègues l’inviteront à Berne dès que possible.
Je souhaite également féliciter les autres finalistes du concours. Bruno Ivanovski, 14 ans, originaire de Macédoine du Nord, a reçu le deuxième prix. Dao Anh Thu, 14 ans également, originaire du Viet Nam, a reçu le troisième prix.
Permettez-moi également de remercier Bangladesh Post, et tout particulièrement Siraz Uddin, son Postmaster General, pour son aide.
Enfin, permettez-moi d’encourager tous les téléspectateurs à faire en sorte que les enfants de leur pays prennent part à ce concours.
Je vous remercie.
(Seule l’allocution prononcée fait foi.)