news

La pandémie accélère la transformation du secteur postal

La pandémie de COVID-19 a accéléré les évolutions postales à long terme en faveur des colis et des services logistiques et au détriment des lettres. Il ressort du dernier rapport Perspectives économiques postales de l’UPU que les revenus d’exploitation ont augmenté plus que prévu, notamment dans les pays industrialisés, ainsi que les dépenses d’exploitation.

«La transformation s’opère vraiment plus rapidement qu’auparavant, a indiqué Mauro Boffa, économiste au sein du programme ‹Recherche et stratégie› du Bureau international de l’UPU. Nous pensons que cela se poursuivra.»
 
La fermeture des frontières, l’interruption de l’activité économique, les pénuries de main-d’œuvre et la lourdeur des procédures douanières ont perturbé la chaîne logistique mondiale, ont fait grimper les coûts des échanges et ont réduit les capacités du transport.
 
Les compagnies aériennes ont réduit de moitié le nombre de leurs sièges, davantage d’envois postaux ont été bloqués et le courrier international a vu son tonnage mensuel chuter de 16 à 33% après le début de la pandémie.
 
Selon les données de la Banque mondiale, l’économie mondiale devrait connaître une croissance de 5,6% en 2021, par rapport à un taux de croissance d’environ –3,5% en 2020.
 
«La situation reste très incertaine», estime M. Boffa.
 
Les volumes de la poste aux lettres ont plongé de 13,6% en 2020 par rapport à la période de 2015 à 2020, qui a enregistré une baisse de 4,6%. Le courrier international a chuté de 27,6% en 2020, alors que la tendance sur cinq ans est de –4,3%.
 
Les colis du régime intérieur ont augmenté de 17,7%, alors que l’évolution sur cinq ans est une progression de 15,2%.
 
Cela a eu un impact mitigé sur les revenus d’exploitation.
 
Pour la première fois, la demande de colis postaux a compensé la perte de la poste aux lettres, précise M. Boffa. Les revenus d’exploitation ont dépassé de 3,6% la tendance sur cinq ans pour atteindre une croissance de 6,5%, soit 292 milliards de DTS.
 
En moyenne, en 2020, les opérateurs ont perçu presque autant de revenus issus des colis et des services logistiques (30,2%) que des lettres (32,7%).
 
Les dépenses d’exploitation ont augmenté de 7,9% par rapport à 2019 en raison des coûts liés à la pandémie, notamment les équipements de protection et les absences du personnel. Par ailleurs, les colis sont plus coûteux à livrer.
 
«Le tableau est nuancé... et soulève des questions sur la capacité des opérateurs postaux à progresser de façon durable, explique M. Boffa.
 
La croissance des revenus concerne surtout les opérateurs de 14 des pays les plus industrialisés, qui se modernisaient déjà depuis des années, alors qu’une très grande partie des pays sont très en retard.
 
La concurrence est forte sur le segment des colis. Les opérateurs postaux détiennent 32% de parts de marché sur la base d’un échantillon de 86 opérateurs. Cependant, la moitié d’entre eux en détiennent moins de 25%.
 
Les effectifs ont diminué de 3,9% et les bureaux de poste de 1,5%, ce qui souligne un problème persistant, notamment dans les pays en développement», précise M. Boffa.
 
Néanmoins, les opérateurs se sont adaptés plus rapidement aux perturbations de la chaîne logistique que les autres secteurs de l’économie en développant des solutions flexibles.
 
Pour en savoir plus sur les dernières statistiques postales, consultez le rapport Perspectives économiques postales de 2021 de l’UPU, disponible ici.