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L’UPU met en avant la manière dont les postes peuvent favoriser l’innovation grâce à l’égalité

Le secteur postal a un rôle clé à jouer pour accélérer l’égalité des genres en parallèle à la transformation numérique, selon les participants à un séminaire en ligne organisé par l’UPU à l’occasion de la Journée internationale des femmes sur le thème «Égalité innovante – La Poste comme moteur de l’autonomie numérique».

Ce séminaire en ligne, qui a recueilli les contributions de dirigeantes de l’Union internationale des télécommunications (UIT), de La Poste française, de l’UPU et d’une petite et moyenne entreprise à croissance rapide du Zimbabwe, a exploré comment les postes peuvent utiliser l’égalité des genres pour atteindre les objectifs en matière de transformation numérique et comment les services postaux numériques peuvent être utilisés pour promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes à l’échelle de la société.
 
«Les recherches de l’UPU ont montré la manière dont les postes peuvent favoriser le développement de leurs communautés en fournissant des services essentiels aux franges de la population les plus défavorisées, a déclaré Masahiko Metoki, Directeur général du Bureau international de l’UPU. En tant que partenaire social clé et prestataire de services publics de confiance, la poste peut tirer parti de sa portée mondiale pour faire progresser l’inclusion numérique et combler le fossé numérique entre les hommes et les femmes.»
 
Lors du séminaire en ligne, Rose Vambe, entrepreneuse, créatrice de mode et fondatrice et propriétaire de l’entreprise Ashava Designs au Zimbabwe, a souligné la manière dont elle a bénéficié des services d’inclusion numérique fournis par ZimPost pour développer ses activités. Mme Vambe vend ses produits par le biais de Zimbabwe Mall, la plate-forme de commerce électronique en ligne de ZimPost, pour toucher des clients dans le monde entier.
 
«ZimPost a lancé un programme spécial visant à encourager, à autonomiser et à impliquer davantage les femmes dans les entreprises, et notamment dans les petites et moyennes entreprises», a-t-elle déclaré. Dans le cadre de ce programme, la poste du Zimbabwe a créé des installations au sein de ses bureaux de poste où les femmes peuvent se rencontrer et apprendre à devenir de brillantes entrepreneuses. ZimPost fournit une formation sur les compétences nécessaires pour ouvrir une boutique en ligne et aborde notamment les options de financement, les produits de distribution et la plate-forme en ligne elle-même.
 
«En tant que femmes africaines, nous avons tendance à éviter tout ce qui touche à la numérisation, a poursuivi Mme Vambe. Cependant, ZimPost nous a fortement encouragées à surmonter cela. Ma présence sur cette plate-forme a été très bénéfique pour moi et j’encourage les autres postes à s’intéresser aux femmes au niveau local et à les encourager à entrer dans le monde numérique.»
 
Par ailleurs, Christine Sund, conseillère principale au bureau régional pour l’Afrique de l’Union internationale des télécommunications (UIT), a souligné en quoi des politiques tenant davantage compte des questions de genre au niveau de la direction et de la réglementation sont nécessaires pour favoriser la transformation numérique inclusive. «Il est aussi essentiel que les gouvernements impliquent des femmes dans les processus de consultation et s’assurent que les prises de décisions tiennent compte en priorité de leurs besoins», a-t-elle déclaré.
 
«L’une des principales difficultés que nous rencontrons est l’absence de politiques tenant compte des questions de genre, a-t-elle ajouté. Les recherches de l’UIT montrent que, jusqu’à la fin de l’année 2022, seuls 94 pays avaient adopté des programmes numériques nationaux et seuls 21 pays avaient accordé une attention particulière aux femmes et aux jeunes filles. Sur ce sujet, l’UIT a récemment lancé un guide sur la parité des genres qui se révèle être un outil pratique pour les décideurs politiques en vue de concrétiser la parité.»
 
Wendy Eitan, directrice «Commerce électronique et intégration des services physiques» du Bureau international de l’UPU, et Susan Alexander, chef du programme «Développement durable» du Bureau international de l’UPU, ont aussi mis en avant comment les bureaux de poste peuvent être utilisés pour fournir un accès à Internet et à du matériel numérique et en quoi le mentorat peut jouer un rôle crucial pour aider les femmes à faire progresser leur carrière.
 
«Dans le monde postal, nous aimons penser que la poste place tout le monde sur le même plan en donnant accès à tous les domaines de la société et en s’assurant que personne n’est laissé pour compte dans le cadre de l’environnement numérique en mutation rapide, a déclaré Mme Eitan. Grâce à l’initiative connect.post de l’UPU, qui vise à connecter tous les bureaux de poste à Internet d’ici à 2030, les bureaux de poste pourraient être utilisés comme des centres dans lesquels les communautés locales peuvent se rendre pour se connecter à Internet et développer leurs activités ou apprendre de nouvelles compétences, à l’instar de ce que ZimPost a pu faire au Zimbabwe.»
 
Vanessa Chocteau, directrice de la transformation et co-innovation des start-up à La Poste française et directrice générale du Docaposte Institute, a parlé de l’expérience de La Poste visant à soutenir les start-up numériques dirigées par des femmes en France par le biais de son programme French IoT. «Nous recherchons des start-up spécialisées dans l’Internet des objets. La technologie pure rebute un peu les femmes. Donc, on a vu dans le temps que, pour atteindre la parité dans les propositions de projet, il fallait qu’on parle de la finalité. Nous leur avons demandé si elles avaient un service numérique avec un impact positif sur la société. En disant cela, cela a attiré les jeunes filles et les femmes.»
 
Pour attirer plus de candidatures féminines dans le programme d’accélération des entreprises de La Poste, l’entreprise a ciblé plusieurs secteurs ayant un impact social potentiel, à avoir la santé, les services publics et d’autres services locaux qui simplifient la vie des citoyens, et des solutions qui améliorent l’expérience de la clientèle. «Ces thématiques parlent beaucoup plus aux femmes, et c’est pour cela que nous recevons plus de candidatures de leur part».
 
«Nous sommes encore loin de la parité, mais les choses ont évolué», a conclu Mme Chocteau.
 
Visionnez l’enregistrement du séminaire en ligne complet en cliquant sur ce lien.