La dernière étude de l’UPU, intitulée «Blockchains for a Sustainable Postal Future» (Les chaînes de blocs pour un avenir postal durable), rendue possible grâce au financement du Gouvernement japonais, met en évidence deux domaines pour les technologies de registre distribué: la logistique et les services financiers inclusifs. Les conclusions ont été présentées jeudi lors d’un webinaire auquel ont assisté plus de 200 participants de 100 Pays-membres.
À cette occasion, l’équipe de l’UPU en charge de l’inclusion financière a lancé une étude axée sur l’innovation concernant l’utilisation de la technologie de la chaîne de blocs et des technologies de registre distribué. Cette étude a pour objet de fournir des conseils aux opérateurs postaux qui envisagent de mettre en œuvre des technologies fondées sur la chaîne de blocs dans le cadre de leurs opérations ou de mener des projets pilotes à cet égard.Selon Yoritaka Naito, Directeur au Ministère japonais de l’intérieur et des communications, «les technologies de registre distribué peuvent garantir l’intégrité et la fiabilité des données ainsi que la résilience des systèmes grâce à des transactions sécurisées sur des réseaux P2P distribués. En tant qu’industrie de réseau, le secteur postal devrait être l’un des domaines les plus prometteurs pour l’application des technologies de registre distribué.» Depuis lors, l’intérêt pour la technologie de la chaîne de blocs et d’autres technologies de registre distribué n’a cessé de croître et davantage de postes étudient le rôle que les technologies de registre distribué peuvent avoir dans leur croissance numérique.
La poste autrichienne a fait œuvre de pionnier en émettant le tout premier cryptotimbre en 2019. Pour le département philatélique de la poste autrichienne, l’adoption de la technologie de la chaîne de blocs était nécessaire afin de rester pertinent dans un monde en mutation.
«L’objectif était de déterminer comment survivre sur ce marché en baisse, a déclaré Patricia Liebermann, responsable de la philatélie auprès de la poste autrichienne. C’était la bonne décision parce que, maintenant, nous sommes sur un marché en croissance et le secteur de la philatélie joue un rôle prépondérant au sein de notre entité pour les projets et activités liés à la technologie de la chaîne de blocs.»
Selon l’étude de l’UPU, malgré les défis liés à l’adoption précoce des technologies de registre distribué, une solution décentralisée pourrait profiter aux postes et aux communautés.
Compte tenu de l’importance accordée à la poste, les technologies de registre distribué pourraient avoir un impact positif sur les franges de la population entièrement ou partiellement exclues des services bancaires et des systèmes financiers formels, selon le résumé de l’étude.
Les technologies de registre distribué pourraient être utilisées dans les domaines suivants: assurance collective, portefeuilles numériques, gestion de l’identité, gestion des projets de transfert direct d’argent, paiements P2G, transferts de fonds et gestion des informations sur les transactions.
En outre, les technologies de registre distribué peuvent être bénéfiques pour la logistique en améliorant la transparence des données partagées entre les parties prenantes et en créant un niveau supplémentaire de cybersécurité.
Les possibilités d’utilisation dans ce domaine couvrent les domaines suivants: certificats d’origine, cryptotimbres, douanes, manutention, boîtes postales numériques, logistique inverse pour les retours ainsi que suivi et localisation.
Les partenariats avec des plates-formes mondiales de paiement, telles que Visa, peuvent aider les postes à se préparer à accepter les cryptomonnaies et les monnaies numériques des banques centrales pour leurs services. Visa est partenaire de plus de 60 acteurs et plates-formes sur le marché des cryptomonnaies dans le monde et ses cartes permettent de convertir et de dépenser les cryptomonnaies de manière transparente. Ainsi, les postes n’ont pas à accepter directement les cryptomonnaies.
«Ce que nous avons appris au fil du temps, c’est la valeur des partenariats et des réseaux, a déclaré Maike Hornung, responsable de Europe Crypto & Global CBDC Strategy auprès de Visa. Les postes peuvent vraiment contribuer à présenter à la population les innovations liées aux technologies en mutation, comme elles l’ont fait avec le télégraphe, le téléphone et les transferts d’argent.»
Les postes peuvent également jouer un rôle essentiel dans l’économie circulaire en favorisant un mode de vie durable et un nouveau paradigme pour nos économies. À cet égard, les technologies de registre distribué peuvent contribuer à ce que les postes fassent partie intégrante de l’économie durable.
«Ces dernières années, des start-up se sont concentrées sur l’économie durable et circulaire qui vise à réduire les déchets. Elles réfléchissent sérieusement au rôle que pourraient jouer les services postaux, a indiqué Günther Dobrauz-Saldapenna, associé chez PwC Legal Switzerland. Vous pouvez créer de nouveaux emballages postaux qui sont durables, mais il faudra quand même les affranchir pour les distribuer. C’est exactement le genre de domaine où les technologies de registre distribué et de la chaîne de blocs donnent naissance à de nouvelles idées qui peuvent aider à surmonter les problèmes habituels».
Au cours des prochains mois, l’UPU publiera des études de cas détaillées et des schémas de chaînes de blocs pilotes pour aider les postes à apprendre et à mettre en œuvre des solutions d’inclusion financière au moyen des technologies de registre distribué.
Lisez l’étude!