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Assurer la circulation du courrier – Comment les opérateurs postaux du monde entier font face au COVID-19

Le COVID-19 a des airs de tempête de feu mortelle, qui a commencé en Asie et s’est rapidement propagée, ne laissant que quelques pays indemnes. Aujourd’hui, le centre de gravité du COVID-19, déclaré pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 11 mars, s’est déplacé vers l’Europe.

Plus de 250 millions de personnes en Europe sont confinées. Comme dans beaucoup d’autres endroits dans le monde, les écoles ont fermé, les magasins non essentiels sont fermés et des employés ont été renvoyés chez eux pour travailler à distance ou pour s’occuper de leur famille.

L’Union postale universelle (UPU), l’agence spécialisée des Nations Unies chargée des affaires postales, fonctionne en tant que centre d’échange des messages (Emergency message Information System ou EmIS) envoyés aux opérateurs postaux de ses 192 Pays-membres. Ces messages donnent un aperçu unique de la façon dont un secteur globalisé comptant quelque 5,3 millions d’employés et 655 000 bureaux met tout en œuvre pour assurer la circulation de milliards de colis et de lettres dans ce contexte de pandémie mondiale.

Entre le 28 janvier et le 18 mars, 89 messages ont été envoyés aux opérateurs postaux par l’UPU. Parmi ces messages, il y en avait un de Hongkong, une région administrative chinoise ayant un statut spécial, envoyé le 30 janvier dans lequel il était mentionné que le traitement avait été perturbé par la propagation du virus. En effet, Hongkong enregistrait un nombre croissant d’annulations de vols rendant la distribution du courrier quasi impossible.

Alors que la propagation du virus s’affaiblissait dans certains pays, elle se renforçait dans d’autres. La reprise des services postaux a été annoncée dans certains pays; à mesure que le virus se propageait, il y a eu de nouvelles déclarations inquiétantes de suspension de service. Le 11 mars, par exemple, la République de Corée a annoncé qu’elle suspendait les échanges de courrier avec l’Australie et l’Égypte.

Durant la première quinzaine de mars, les pays ont dû faire face à de nouvelles suspensions de vols, qui font partie intégrante de la logistique postale. Djibouti a annoncé la suspension des vols et le Danemark et la Suède ont suspendu l’acceptation du courrier en provenance d’autres pays. D’autres pays ont suivi les directives de l’OMS et ont pratiqué la «distanciation sociale». L’Australie et l’Estonie ont annoncé la suspension des signatures requises pour la distribution des envois entrants. Le 16 mars, les Pays-Bas ont également annoncé des changements dans le processus de distribution.

Du 16 au 18 mars, alors que la pandémie s’étendait à certaines régions d’Europe et d’ailleurs, des messages indiquaient la «suspension des activités postales» (Tunisie), le «confinement de l’ensemble du territoire» (République du Honduras) et déclaraient l’«état d’urgence» (Roumanie).

Consultés dans leur ensemble, les messages montrent comment les postes du monde entier, qui constituent un réseau international de distribution du courrier à tous les habitants de la planète, ont été confrontées à la plus grande menace qui pèse sur le commerce mondial depuis la Seconde Guerre mondiale. Il ressort aussi de ces messages que les postes coopèrent pour surmonter cette pandémie mondiale, la suspension de vols essentiels et la menace du virus mortel pour leur propre personnel.

«Ce que vivent les postes au cours du premier trimestre de 2020 montre comment cette pandémie mondiale a fragmenté les échanges et le commerce dans le monde. Ces messages sont aussi un hommage à tous les employés du secteur postal qui, malgré cette situation extraordinaire, continuent de faire vivre la poste», a déclaré David Dadge, responsable du programme «Communication et événements» du Bureau international de l’UPU.