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Le Congrès extraordinaire d’Addis-Abeba devrait parachever le processus d’Istanbul

Entretien avec Siva Somasundram, Directeur des politiques, de la régulation et des marchés à l’UPU

Questions (Q): Quel est le rôle dun Congrès de lUPU? Réponse (R): Le Congrès de l'UPU est l’organe décisionnel suprême de l’Union et il a l’autorité suprême sur les Actes de l'UPU. Il s’agit d’une réunion lors de laquelle les plénipotentiaires des Pays-membres prennent des décisions sur d’éventuels changements à apporter aux règles de gouvernance de l’UPU et à ses futurs programmes de travail. Ces plénipotentiaires non seulement dressent le bilan des réalisations, mais fixent également de nouvelles orientations pour la stratégie et les priorités de l’Union. Actuellement, un Congrès se tient tous les quatre ans.  Q: Quels changements avez-vous remarqué entre le Congrès de Doha (2012) et le Congrès dIstanbul (2016) et quelle sera daprès vous lorientation du Congrès de lUPU dans les années à venir?  R: Un certain nombre de thèmes habituels sont traités par chaque Congrès. Par exemple, il y a généralement un nouvel ensemble de règles concernant le système de rémunération de l’UPU et des décisions sur nos futurs projets. Toutefois, entre les Congrès de nouvelles questions doivent souvent être examinées. Par exemple, au Congrès d’Istanbul, par comparaison avec celui de Doha, il y a eu des propositions concernant la réforme institutionnelle de l’Union, l’ouverture des produits et services de l’UPU aux acteurs du secteur postal élargi ainsi que l’examen et la modernisation du système de rémunération des produits de l’UPU.   Je pense que, si chaque Congrès a ses activités habituelles, il n’en demeure pas moins que les plénipotentiaires ont toujours d’autres thèmes à examiner en fonction des exigences du marché. Il y a des sujets de longue date à débattre et il y a toujours de nouvelles questions liées aux besoins de nos parties prenantes, à savoir les gouvernements, les opérateurs désignés, les régulateurs et la société civile.    Q: Pourquoi faut-il organiser un Congrès extraordinaire à Addis-Abeba en septembre? R: Lorsque nous nous sommes réunis au Congrès d’Istanbul, un certain nombre de points étaient à l’ordre du jour. Les délégués ont parlé de la réforme institutionnelle de l’UPU, du Plan d’intégration des produits, du Plan de rémunération intégrée, de la Caisse de prévoyance et, naturellement, du système de contribution des Pays-membres.    S’ils ont pu prendre des décisions importantes sur certains de ces sujets, les Pays-membres ont également admis que des travaux étaient encore indispensables pour garantir la pertinence et la pérennité de l’Union. Ils ont donc décidé de tenir un Congrès extraordinaire pour examiner les résultats de ces travaux et prendre les décisions nécessaires.   Ainsi, le Congrès extraordinaire en Éthiopie devrait parachever le travail que nous avions commencé lors du cycle ayant conduit au Congrès d’Istanbul, et devrait - je l’espère - nous permettre de dégager un consensus entre les Pays-membres. Bon nombre de sujets ne peuvent pas être reportés. Il faut les traiter, car ils sont vitaux pour l’UPU et son avenir. Rappelons le fait peu connu que le premier Congrès extraordinaire a eu lieu à Berne en juillet 1900, soit il y a bien plus d’un siècle. Ce Congrès avait été convoqué pour célébrer le 25e anniversaire de la création de l’Union, et un monument commémoratif avait été érigé. Depuis, nous avons parcouru un long chemin. Le deuxième Congrès extraordinaire sera très différent tant sur la forme que sur le fond. Q: Pensez-vous que nous continuerons dorganiser des Congrès extraordinaires dans lavenir? R: Il faut bien comprendre le sens du terme «extraordinaire». La raison pour laquelle nous convoquons un Congrès «extraordinaire» est que les Pays-membres ont estimé que des circonstances extraordinaires justifiaient l’organisation de cet événement avant le prochain Congrès ordinaire prévu en 2020 à Abidjan (Côte d'Ivoire). Il appartiendra aux Pays-membres de décider si d’autres Congrès extraordinaires seront nécessaires. Quoi qu’il en soit, les Actes le permettent. Il faut également établir une distinction entre des Congrès extraordinaires (que les Pays-membres peuvent d’ores et déjà décider de tenir en vertu de l’article 15 de la Constitution de l’UPU) et la question de savoir s’il conviendrait de tenir un Congrès ordinaire tous les deux ans au lieu de quatre actuellement. Les Pays-membres devront établir si un tel changement s’impose et en déterminer les incidences sur la stratégie, le financement et les ressources de l’Union. Cette question est encore en discussion. Q: Quel est le rôle joué par lUPU pour rassembler des acteurs du monde postal dans le cadre dun Congrès? R: Fondamentalement, un Congrès de l’UPU est forum pour l’établissement de règles et pour la prise de décisions. Il a pour tâche primordiale de statuer sur les Actes et sur tout changement qu’il faut apporter au cadre législatif de l’UPU ainsi qu’à sa stratégie et ses activités futures. Cette fonction essentielle consiste à s’assurer que le cadre des règles de l’UPU est adéquat et répond aux besoins des parties intéressées. Une autre fonction du Congrès est de fournir une plate-forme aux Pays-membres et à d’autres acteurs, de manière à ce qu’ils puissent avoir un dialogue avisé sur tout un éventail de sujets touchant le secteur postal. Il est important de noter que le Congrès offre de grandes opportunités pour des échanges avec la société civile. D’ordinaire, diverses parties prenantes assistent au Congrès. Typiquement, il s’agit d’autres organisations internationales, par exemple les organismes des Nations Unies qui sont des observateurs des procédures de l’UPU, et de représentants du secteur privé en leur qualité de membres du Comité consultatif. De tels échanges font partie du dialogue permanent que l’UPU doit promouvoir pour faire en sorte qu’un plus large éventail d’acteurs comprenne ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Ainsi, un Congrès n’est pas uniquement un organe technique. Il permet une interaction d’ordre politique et social de haut niveau entre les divers acteurs de l’UPU. Q: Quattendez-vous du Congrès extraordinaire dAddis- Abeba? R: Le programme du deuxième Congrès extraordinaire comprend l’examen de questions complexes et politiquement délicates. Cependant, les Pays-membres reconnaissent que ces questions sont vitales pour l’avenir de l’UPU, pour sa pertinence dans le monde actuel et pour sa pérennité. Par conséquent, il est impératif de se mettre d’accord sur ces questions. Le Conseil d’administration et le Conseil d’exploitation postale ont travaillé dur depuis le dernier Congrès pour aider à préparer des propositions et des documents suivant le programme du Congrès extraordinaire. Je suis convaincu qu’avec de la bonne volonté, avec de la discipline et dans un souci d'efficacité de l’Union, les Pays-membres accompliront des progrès à Addis-Abeba. Je que pense qu’au sein de l’UPU nous faisons de notre mieux pour faire avancer les travaux afin de parvenir à des résultats concrets que j’appelle de mes vœux. Les Pays-membres devront débattre de questions difficiles, mais je ne doute pas qu’ils sauront dégager un consensus et que le deuxième Congrès extraordinaire sera un formidable succès.