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Hommage à la gagnante du concours international de compositions épistolaires à Berne

Sara Jadid, du Liban, lauréate du 44e concours international de compositions épistolaires de l’UPU, était à Berne, au siège de l’Union postale universelle, pour recevoir son prix des mains de Bishar A. Hussein, Directeur général du Bureau international de l’UPU.

«Jadid, en arabe, signifie nouveauté, ce que Sara illustre parfaitement et avec éclat», a déclaré M. Hussein devant les délégués et les dignitaires internationaux qui assistaient à la cérémonie le 28 octobre.

De son côté, Layla, la mère de Sara, qui avait accompagné sa fille à Berne, a fait l’éloge du concours, qui contribue, selon elle, à promouvoir l’alphabétisation: «Dans un monde où les enfants restent scotchés à leurs appareils électroniques, des concours comme celui de l’UPU jouent un rôle important pour les aider à s’exprimer correctement par écrit», a déclaré cette mère de huit enfants.

Le Directeur général du Bureau international a poursuivi dans le même sens: «Nous risquons de perdre notre passion épistolaire si nous ne maintenons pas vivants ce genre d’événements et l’esprit qui les anime.»

Le thème du concours épistolaire de l’UPU 2015 («Décris dans une lettre à quelqu’un le monde dans lequel tu aimerais grandir») a tout de suite inspiré Sara.

«Voilà ma chance de dire ce que je veux dire», a-t-elle pensé, car le monde dans lequel elle aimerait grandir n’est pas celui qu’elle voit autour d’elle. Sara est originaire d’une zone défavorisée de Tripoli, au Liban, et guerre et conflit ont déjà accompagné les treize premières années de sa vie.

La lettre de Sara est un appel du fond du cœur, «imbibé des larmes de désespoir», qu’elle adresse à tous ceux qui œuvrent à la destruction de ses rêves. Avec beaucoup d’émotion, elle condamne la haine, la guerre et le sectarisme dont elle est témoin et imagine un monde nouveau et meilleur sous «une lune d’ouverture et un soleil de liberté». Dans une langue émouvante, la lettre présente une description poétique et détaillée de ce monde rêvé auquel Sara aspire.

«Outre son talent indéniable, Sara représente le meilleur de ce que le Liban a à offrir, avec son message de paix, d’espoir et de tolérance», a déclaré Khalil Daoud, Directeur général de la poste du Liban, lors de la cérémonie. Il a évoqué le sacrifice que les parents de Sara avaient dû consentir pour offrir à leurs enfants un environnement propice à leur développement et à leur épanouissement.  La poste du Liban a offert à Sara un prix en espèces dont une partie servira à payer ses trois prochaines années d’étude.

Faisant preuve d’un calme et d’une assurance en avance sur son âge, Sara s’est exprimée devant l’assemblée en français, en arabe et en anglais. Elle a remercié ses parents et ses professeurs et parlé avec beaucoup d’affection de ses cinq sœurs et deux frères, saluant leurs qualités individuelles. Sara était accompagnée en Suisse par sa mère. Le voyage constitue une partie du prix de l’UPU.

«Je te vois, mon Monde, comme un arc-en-ciel qui apparaît après la crise, un monde où nulle religion n’en conquiert une autre et où aucune couleur de peau n’en domine une autre. Tu es un monde qui transcende les conflits humains,» écrit-elle dans sa lettre.

Pour l’avenir, Sara ne demande rien de plus que de rester dans son pays, de terminer ses études et de travailler. Sa réussite a inspiré nombre de ses concitoyens, rapporte Mansour Chaya, chargé d’affaires par intérim à l’ambassade du Liban, à Berne.

«En dépit de tout ce qui se passe au Liban – deux millions de réfugiés et le terrorisme à notre porte –, nous avons l’exemple de cette jeune Libanaise qui envoie un message de paix au monde entier», a déclaré Chaya devant l’assemblée.

Cette année, étaient en compétition au niveau international les lettres de 65 Pays-membres retenues au niveau national. Quelque 1,5 million d’enfants en tout ont participé au concours.

Le jury du Bureau international a décerné la médaille d’argent à Miriam Campos Acin, une jeune espagnole de 11 ans, et la médaille de bronze à Leonardo Silva Brito, un jeune brésilien de 15 ans.