L’Union postale universelle (UPU) et l'Union postale des Amériques, de l'Espagne et du Portugal (UPAEP) ont signé hier un accord pour lancer le plan de développement de l’UPU visant à améliorer les services postaux dans cette région.
Le directeur général de l’UPU, Bishar A. Hussein, et la secrétaire générale de l’UPAEP, Serrana Bassini, ont signé l’accord à La Havane, Cuba, où l’UPAEP tient son 22e Congrès.
Le plan de développement régional pour l’Amérique latine porte notamment sur la réforme du secteur postal, l’amélioration de la qualité de service et le développement de Correogiros, un service électronique de transfert de fonds qui a fait ses preuves et mérite d’être porté au-delà des dix pays y participant actuellement.
Certaines postes d’Amérique latine ont amélioré leurs opérations et leurs services ces dernières années, mais la majorité d’entre elles piétinent.
Après des années de négligence et d’absence de régulation postale, les concurrents du secteur privé sont parvenus à voler la part du lion. L’UPU estime que les postes de la région détiennent seulement 20% du marché.
Si les volumes de la poste aux lettres du régime intérieur ont affiché une croissance minimale entre 2006 et 2011, ceux du régime international ont chuté de presque 12%. Les flux nationaux des colis postaux, en revanche, affichent une croissance de 26% pour la même période contre une baisse de 1% des flux internationaux.
Le rôle des gouvernements
D’après le plan de développement régional, les postes éprouvent des difficultés techniques et économiques qui nuisent à la mise en place de processus opérationnels standardisés pour améliorer la qualité de service.
Aussi, selon le plan, de nombreux gouvernements omettent de positionner le secteur postal au rang de leurs priorités de développement national, et ceux qui le font manquent à mettre en place de véritables politiques pour garantir le service postal universel et le développement du secteur.
«Les gouvernements jouent un rôle clé dans l’avenir du secteur postal. Il en est de leur responsabilité d’assurer l’accès aux services postaux pour tous les citoyens», explique Serrana Bassini, qui cède sa place à un nouveau secrétaire général après avoir dirigé l’UPAEP pendant huit ans. Son successeur sera élu lors du Congrès pour diriger l’organisation à partir de janvier 2014.
Les efforts d’amélioration de la qualité de service viseront à renforcer le réseau en faisant participer les postes aux programmes de contrôle de qualité et de sécurité de l’UPU et en les convaincant d’adopter les technologies nécessaires pour améliorer les processus.
A l’UPU, le coordonnateur des projets de développement pour l’Amérique latine est ferme: avec le développement du commerce électronique et l’augmentation des volumes de marchandises circulant au-delà des frontières via la poste, grâce à des programmes d’échanges commerciaux réussis tels qu’Exporta Fácil, qui connaît un franc succès dans plusieurs pays d’Amérique latine, il est primordial de renforcer les services de colis et d’envois EMS.
«Les postes devront relever un défi hors du commun, car elles devront adapter leur réseau aux colis et non plus à la poste aux lettres», explique Rudy Cuadra.
À armes égales
La réforme postale doit viser à améliorer l’efficacité des opérateurs nationaux. Cet objectif sera une des priorités de la région pour les quatre prochaines années.
Quatorze pays ont déjà adopté des plans de développement et de réforme postaux. Cet outil offert par l’UPU aide les pays à adopter le cadre réglementaire et juridique approprié pour assurer un marché postal équilibré et garantir que tous les opérateurs soient sur un même pied d’égalité. L’UPU continuera à former des experts de réforme postale dans la région pour aider les équipes nationales et régionales à mettre en œuvre les plans de l’UPU.