A l’issue de la dernière table ronde régionale sur la stratégie postale de l’UPU, le directeur général Edouard Dayan s’est promis d’aller au Congrès de Doha avec «un projet global assorti d’une stratégie claire, d’une structure décisionnelle adaptée et de propositions de financement pour les projets.»
Cette septième table ronde, qui s’est déroulée la semaine dernière à Istanbul (Turquie), était organisée conjointement avec l’association des postes européennes, PostEurop.
Plus de 160 pays-membres auront finalement participé à la vaste consultation régionale commencée en juin pour enrichir la stratégie postale mondiale 2013-2016 et tenir compte des considérations régionales.
L’ébauche de la stratégie propose quatre grands buts: améliorer l’interopérabilité des réseaux, partager les connaissances, promouvoir l’innovation et encourager le développement durable. Ces buts seront davantage déclinés en projets concrets portant sur la qualité de service, la sécurité, le développement des services physiques, financiers et électroniques et bien d’autres. Les régions jouent un rôle important dans la mise en œuvre de la stratégie.
A Istanbul, les postes européennes, comme celles d’autres régions, ont établi l’ordre de leurs propres priorités, mettant l’interopérabilité des réseaux et le développement durable en tête de liste. Par ailleurs, elles estiment que la nouvelle stratégie doit se doter d’indicateurs de performance rigoureux et favoriser des projets concrets et pertinents. «Si nous pouvons montrer que les projets contribuent au chiffre d’affaires, les ressources nécessaires suivront», a opiné Kristin Bergum, de la poste norvégienne.
Plus de souplesse
Pour réaliser ces buts dans un contexte mondial en constante évolution, un projet de réforme est en cours pour assouplir la structure de l’Union et permettre à ses organes de prendre des décisions plus rapidement. Il est proposé, par exemple, de transformer le Conseil d’exploitation postal en une sorte de conseil de direction, qui se réunirait deux fois par an (au lieu d’une seule fois) afin d’ajuster, au besoin, la stratégie. «La souplesse est très importante. Nous devons pouvoir contrôler les progrès de la stratégie très rapidement, parce que les forces du marché peuvent aussi changer très rapidement», a fait valoir David Pilkington, de la poste britannique.
Il est aussi proposé d’établir un organe distinct pour les régulateurs, de plus en plus nombreux au sein du secteur postal, et de favoriser davantage la participation des membres du Comité consultatif dans les discussions et travaux de l’UPU.
Toutes ces propositions ainsi que la quatrième mouture de la stratégie seront présentées en octobre au Conseil d’administration et davantage débattues avant le Congrès postal universel de Doha, qui se tiendra du 24 septembre au 15 octobre 2012. C’est là que les pays-membres de l’UPU adopteront formellement la nouvelle feuille de route de l’Union.
Pour sa part, Pascal Clivaz, directeur de la planification stratégique au Bureau international, s’est félicité du processus de consultation ouvert et transparent mené auprès des pays-membres, et ce pour la seconde fois de son histoire. «Avec le soutien des unions restreintes, l’UPU a pu confirmer la pertinence de sa vision, de sa mission et des quatre buts qu’elle veut atteindre durant le prochain cycle.»