L’Union postale universelle (UPU) a lancé un nouveau mécanisme visant à aider les postes à participer aux politiques de santé publique, à distribuer des produits médicaux et à proposer des services sanitaires.
Ce mécanisme, appelé Post4Health, repose sur deux piliers. Le premier pilier permettra d’assister les opérateurs dans leurs campagnes de sensibilisation et de diffusion d’informations concernant la COVID-19, et le second vise à favoriser une riposte vaccinale immédiate à la COVID-19, à renforcer les capacités des postes dans ce domaine et à les aider à construire un argumentaire commercial pour le développement de services postaux sanitaires à long terme.
Olivier Boussard, coordonnateur du programme «Mobilisation des ressources et engagement des acteurs extérieurs» du Bureau international de l’UPU, est l’un des cerveaux derrière la création du projet Post4Health. «La distribution au dernier kilomètre des vaccins contre la COVID-19 représente un enjeu mondial crucial, indique-t-il. La distribution au dernier kilomètre est néanmoins inscrite dans l’ADN même du secteur postal. Elle fait partie de sa mission de service universel. Il est donc essentiel que les opérateurs postaux participent aux mesures de lutte contre la COVID-19, et le mécanisme Post4Health les aidera à y parvenir.»
Les 192 Pays-membres de l’UPU ont été contactés dans le cadre de Post4Health pour connaître la manière dont ils contribuent aux mesures de lutte contre la COVID-19 et aux campagnes de vaccination, et pour déterminer les domaines dans lesquels les opérateurs postaux ont besoin d’un appui. Le mécanisme a pour l’instant été alimenté par des dons de la part du Groupe La Poste (France) et du Ministère japonais de l'intérieur et des communications. Une collaboration étroite avec les institutions des Nations Unies, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), est également prévue.
«Nous dressons actuellement la liste des postes ayant déjà la capacité logistique d’aider les Nations Unies à distribuer les vaccins dans les pays en développement. Ensuite, nous étudierons les principales lacunes et déterminerons comment aider les postes à les combler. Nous cherchons actuellement à mobiliser davantage de partenaires et de donateurs dans le cadre du projet Post4Health. Nous avons besoin de ressources», ajoute M. Boussard.
L’UPU prévoit d’aider les postes de différentes manières dans leurs efforts de lutte contre la COVID-19. Le premier axe concernera la diffusion d’informations. «Nous encourageons les gouvernements à utiliser les réseaux postaux pour diffuser des informations pertinentes à la population et aux collectivités mal desservies ou situées dans des zones reculées, explique-t-il. Les bureaux de poste pourraient également servir de centres d’information ou d’inscription des citoyens dans le cadre des campagnes de vaccination, par exemple.»
L’UPU possède une vaste expérience en la matière qu’elle a acquise en participant aux campagnes contre le VIH/sida, il y a de cela une dizaine d’années, et aux efforts de l’OMS contre le chikungunya et le virus Zika, en 2015 et en 2016. «Nous avons travaillé avec nos partenaires au sein des Nations Unies et avec les gouvernements dans l’optique d’utiliser le réseau postal pour diffuser des informations à la population sur ces épidémies, précise Olivier Boussard. Nous avons imprimé des dépliants, traduit les informations et formé le personnel. Nous prévoyons d’apporter notre soutien aux postes de la même manière dans le cadre de Post4Health.»
Par ailleurs, l’UPU cherchera à aider les postes à acquérir des équipements essentiels permettant de transporter aussi bien des vaccins que des équipements médicaux tels que des seringues ou du matériel de protection individuelle. «La majorité des postes ne disposent pas de capacités logistiques leur permettant de maintenir la chaîne du froid à très basse température, comme cela est requis pour le vaccin de Pfizer par exemple. Toutefois, nous pouvons contribuer à développer la chaîne du froid traditionnelle afin de répondre aux exigences liées à d’autres vaccins entrant sur le marché. Nous pouvons, par exemple, apporter un soutien financier aux postes pour les aider à se procurer des glacières leur permettant de transporter ces vaccins.»
Outre l’appui que Post4Health fournit en matière de sensibilisation et de distribution d’équipements, il est également prévu que ce mécanisme favorise le partage des pratiques exemplaires et des meilleures approches à adopter pour la fourniture de services sanitaires. «Nous espérons que les pays moteurs dans ce domaine partageront leur expérience et leur expertise avec les pays où une telle expertise fait défaut. Nous pourrions mettre en place des jumelages pour favoriser cela,» ajoute M. Boussard.
À long terme, Post4Health contribuera à renforcer le rôle clé des postes dans la diffusion de campagnes et de programmes de santé publique. «Nous souhaitons nous assurer que le secteur postal contribue partout où il le peut à la distribution des vaccins, tout en visant l’objectif à long terme de renforcer la capacité des postes à distribuer des produits médicaux et à fournir des services sanitaires au-delà de l’enjeu lié à la vaccination contre la COVID-19,» conclut Olivier Boussard.