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Le projet de chaîne de blocs de l’UPU fait entrer la philatélie dans le monde du numérique

Sous l’égide du Groupe «.post» (GPP), l’UPU a lancé un nouveau projet de chaîne de blocs visant à créer une plate-forme numérique permettant d’héberger et de vendre des cryptotimbres de manière traçable.


Ce projet est parrainé par STAMPSDAQ, qui a rejoint le GPP en tant que membre du secteur privé en octobre 2020. STAMPSDAQ est une start-up œuvrant à la création, au développement et à la mise en service d’une plate-forme philatélique numérique utilisant des chaînes de blocs pour sécuriser les transactions, notamment pour l’émission, le commerce, l’établissement de collections et le paiement des cryptotimbres.
 
Paul Donohoe, Chef du programme «Économie numérique et commerce» de l’UPU et secrétaire du groupe de travail chargé des cryptotimbres, créé par le GPP, a déclaré: «Ce projet a vu le jour en novembre après que le secteur privé a indiqué un fort intérêt pour une collaboration avec l’UPU concernant le développement de solutions reposant sur les chaînes de blocs. STAMPSDAQ travaillera avec les membres du GPP au lancement d’une place de marché uniformisée destinée aux cryptotimbres et à la philatélie.»
 
L’un des principaux buts du GPP, qui compte actuellement une quarantaine de membres issus des postes et d’entreprises privées du monde entier, consiste à promouvoir l’innovation et l’harmonisation des services numériques postaux. «Le projet relatif aux cryptotimbres est en parfaite adéquation avec les travaux du groupe», ajoute M. Donohoe. «Il s’agit d’une démarche véritablement mondiale, et c’est en cela que les chaînes de blocs présentent un avantage. Le point fort du projet est de rassembler différents acteurs dans un environnement transparent et sûr grâce au domaine .POST.»
 
Le groupe de travail s’est déjà réuni deux fois en ligne pour discuter de l’utilisation des chaînes de blocs, des cryptotimbres et des avantages d’une plate-forme mondiale. Un plan de travail a été établi et, au cours des neuf prochains mois, STAMPSDAQ travaillera en étroite collaboration avec les membres du groupe pour comprendre tous les aspects liés à l’émission des cryptotimbres numériques.
 
«Le plan de travail couvre trois domaines principaux», explique M. Donohoe. «Tout d’abord, le groupe se penchera sur la conception technique de la chaîne de blocs destinée aux cryptotimbres et sur la mise en place d’une plate-forme harmonisée. Ensuite, il conviendra de s’intéresser aux aspects relatifs aux politiques et à la réglementation, puisqu’il s’agit d’une plate-forme mondiale destinée à l’ensemble des membres de l’UPU. Il sera donc nécessaire de mettre en place un cadre juridique adapté au sein de l’UPU afin de s’assurer que la chaîne de blocs est sûre pour l’ensemble des membres postaux. La troisième partie de ce plan est la création des premiers cryptotimbres et la mise en ligne par les postes de leurs cryptotimbres sur la plate-forme.»
 
Selon Paul Donohoe, l’échéance prévue pour le lancement de la plate-forme «cryptostamps.post» est fixée à l’été 2021, c’est-à-dire au moment de la tenue du 27e Congrès postal universel à Abidjan (République de Côte d’Ivoire) du 10 au 28 août.
 
«De nombreux membres se sont déjà dits intéressés et plus de 40 experts issus de 23 Pays-membres ont participé aux réunions du groupe jusqu’à présent, en apportant leur expertise en matière de plates-formes de chaînes de blocs, de philatélie ou d’opérations postales», a précisé M. Donohoe. «L’un des aspects les plus intéressants de ce projet est que les chaînes de blocs permettent de vérifier l’origine, l’authenticité et la propriété actuelle d’un cryptotimbre, en créant ainsi des articles de collection totalement traçables pour le secteur postal.»
 
«Le secteur postal est l’un des plus anciens secteurs proposant des articles de collection – la philatélie est née il y a fort longtemps, mais, à l’heure actuelle, il s’agit d’un marché très traditionnel», ajoute Paul Donohoe. «Les collectionneurs de timbres appartiennent surtout à la vieille génération et comptent peu de milléniaux. Toutefois, avec la création d’une plate-forme de cryptotimbres, nous ouvrons le monde des collections à un tout nouveau groupe de personnes – les natifs du numériques et les milléniaux – et faisons entrer les timbres à collectionner dans l’ère du numérique.»
 
Les chaînes de blocs ont prouvé leur efficacité dans de nombreux secteurs dans le monde entier en offrant un cadre sûr pour la gestion des transactions. Dans le domaine postal, de nombreux opérateurs mènent des projets expérimentaux faisant appel à cette technologie pour voir comment ils pourraient en tirer parti. «La Poste Tunisienne a par exemple été l’une des premières à explorer les applications des chaînes de blocs. Son service e-dinar utilise cette technologie pour la gestion des transactions financières en Tunisie. Ce qui est remarquable avec la plate-forme de cryptotimbres utilisant les chaînes de blocs, c’est qu’il s’agit d’une plate-forme mondiale que tous les pays pourront utiliser.»
 
«Outre le fait de rapprocher les milléniaux et les opérateurs postaux, il est espéré que les cryptotimbres et cette plate-forme renforce la croissance et l’accessibilité du secteur postal et ouvre la voie à d’autres projets de l’UPU utilisant les chaînes de blocs», conclut Paul Donohoe.
 
Le GPP est un forum permettant aux Pays-membres, aux opérateurs postaux et à des organisations privées de travailler ensemble à la transformation numérique du secteur postal et à l’adoption du nom de domaine .POST. Grâce au cadre numérique sécurisé offert par .POST, l’ensemble des membres de l’UPU peut proposer des solutions en ligne dans un environnement complétement sûr, quel que soit leur niveau de développement économique et technique. Pour de plus amples informations sur les travaux du GPP, veuillez vous rendre sur le site: https://www.upu.int/fr/Union-postale-universelle/À-propos-de-l’UPU/Coopératives,-conseils-et-forums/Le-Groupe-«-POST»